ADVENTURE books online

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Read books online » Adventure » The Aeroplane Boys on the Wing by John Luther Langworthy (heaven official's blessing novel english TXT) 📖

Book online «The Aeroplane Boys on the Wing by John Luther Langworthy (heaven official's blessing novel english TXT) 📖». Author John Luther Langworthy



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mouvant. Le safran, le frêne qui donne la manne, et le chêne qui produit la noix de Galle y viennent très-bien.

Les paysans et les paysannes abattaient les olives à grands coups de bâton, comme des noix; elles tombaient blessées et meurtries; ils les laissent ensuite fermenter, ce qui leur donne un peu goût de rance, désagréable à nos palais, mais fort estimé par les amateurs de ces lieux.

La terre est si fertile, qu'il lui suffit d'être grattée pour lui confier la semence, et de recouvrir celle-ci, pour la garantir des oiseaux.

Enfin, nous faisons une seconde visite à l'église de Saint-Nicolas, où autrefois on couronnait les Rois de Naples; mais ce n'était pas encore le temps d'aborder le fameux pélérinage. Les ecclésiastiques, qui nous parurent très-recueillis, en chantant vêpres, nones et matines, sitôt l'office, traversèrent l'église, en riant, causant, fredonnant, presque dansant, se frappant l'épaule, comme David, en gaîté, devant l'Arche; mais sans être excités par le son mélodieux de la harpe.

La ville ancienne de Bari a des rues très-sales et très-étroites, pour avoir de la fraîcheur et se défendre, en cas de siège; les maisons sont aussi à terrasse. Dans les villaggi, la fumée en sort par un trou qui y est pratiqué: la nouvelle ville est bien bâtie, dans le meilleur goût, mais basse d'étages, pour multiplier les maisons; les rues sont alignées et très-larges.

Au milieu de la nuit, nous entendîmes une horrible tempête qui devait abattre les maisons, renverser les arbres, submerger les navires. Nous songions, avec effroi, aux périls qui poursuivaient le matelot, sur cette mer dont chaque convulsion était pour lui une menace de mort. Cette fois, vraiment, j'avais envie de rebrousser chemin, de retourner à Naples, et de ne pas exposer les jours de ma courageuse compagne, sur l'Adriatique, que Virgile appelle mer horrible, féconde en naufrages; mais de reprendre la même route, courir de nouveau le danger des brigands, faire la quarantaine, aller encore sur la Méditerranée, avoir les mêmes hasards; il fallait se décider à suivre son sort jusqu'au bout, et retourner dans sa patrie.

Nous avons voulu éviter Carybde; nous avons failli tomber en Scylla; toujours occupés à rechercher les moyens de rentrer en France, dont le doux souvenir se retrace si bien quand on est sur un sol étranger. Après avoir visité les quais limitrophes de la mer, nous promenâmes près du port. Nous ignorions qu'un espace était destiné aux personnes soumises au domaine de la santé, et qu'on ne pouvait leur parler qu'à distance convenable. Dans cette position, nous abordâmes sans défiance un capitaine de Raguse qui errait en attendant la fin de sa quarantaine, qui avait lieu le lendemain matin: nous l'interrogions pour savoir si son départ était prochain; afin de le rendre favorable à seconder nos désirs et à mettre promptement à la voile, je voulus me familiariser avec lui et prendre une prise de tabac dans sa tabatière: à l'instant, une voix de stentor se fit entendre, c'était un argus de douanier, cumulant les fonctions fiscales et sanitaires, m'annonçant que si mes doigts avaient fait descente dans la tabatière du capitaine, j'étais de bonne prise, et que j'allais subir la quarantaine. Heureusement que je m'étais arrêté sur le bord de l'abîme, que je m'étais seulement borné à une démonstration d'amateur; autrement, nous devenions sa capture, et il nous eût fallu essuyer une ennuyeuse captivité de dix jours, parce que ce qui venait de Raguse et de Corfou, était suspect de la peste et du typhus.

Mme Mercier et moi, nous promenions souvent sur le bord de la mer, cette partie de côte contient de la sèche, et est peu riche en coquillages. Souvent, nous voyions, sur les ondes, une forêt de mâts de petites barques de pêcheurs qui sillonnaient les flots, revenaient chargées de poissons, et répandaient sur le pays ces délicieux habitants des mers.

Nombre de mariages se font tous les jours dans les balcons et par des intrigues, à la faveur des entretiens nocturnes: de jeunes filles et des jeunes gens, qui n'ont pas d'autres moyens de communication, causent ainsi pendant des mois, et se marient, sans s'être jamais vus autrement que par les fenêtres ou à l'église. Qu'on se figure l'ivresse que doivent éprouver deux jeunes coeurs passionnés, le jour où disparaît le grillage qui les a séparés depuis qu'ils s'aiment; les entraves, les barrières, les grilles ne sont qu'une recherche de coquetterie ou de sentiment; l'un n'est jamais séparé de l'autre.

En général, l'éducation des demoiselles est fort peu soignée à Naples et dans le royaume; elles ont un vernis d'usage du monde; on les marie dès douze ans, et elles sont vieilles de bonne heure.

Les parents, sans énergie, avec aveuglement, faiblesse, et sans apprécier le prix des talents, laissent leurs enfants perdre le temps dans des futilités, source ordinaire de regrets amers pour les autres âges de la vie: beaucoup de jeunes gens végètent sans état au milieu des débordements que provoque l'oisiveté.

Un nouvel installé dans le mariage vivait dans la lune de miel avec sa jeune épouse: un frère, qu'il aimait tendrement, avait à toute heure l'entrée de son palais. Qui eût pu se persuader que, sous le manteau de la consanguinité, un frère aurait abusé du toit de la famille: ce perfide investit les avenues du coeur de sa belle-soeur, puis il l'enleva sans qu'elle y mît opposition. Le mari, justement courroucé, ne se livra point à la vengeance; il abandonna l'infidèle à son frère, et se borna à une simple séparation, c'était la grande nouvelle pendant notre séjour.

À Tarente, comme à Bari, les rues sont bordées de maisons enrichies de balcons encombrés de fleurs. Les signorelle font la conversation d'un palais à l'autre, en échangeant des sourires avec les cavaliers qui passent; c'est une flânerie délicieuse, une existence toute de bonheur, un far niente adorable.

La chaleur, tempérée par des brises marines, le soir et le matin, est si forte au milieu du jour, qu'il y a nécessité de dormir, ou toujours de rester à la maison: en raison de cela, le dîner n'a lieu qu'à dix heures du soir. À onze heures du matin, la vie cesse comme par enchantement sur tous les points à la fois: alors le génie de la solitude s'empare de la cité jusqu'à la chute du jour.

Un Français, M. Ravenas est venu installer à Bitonto une machine à presser l'huile: dans le commerce, il y a beaucoup d'argent à gagner sur les huiles; l'un portant l'autre, les terres rapportent quinze pour cent.

Peu habitués à voir des Français dans ces lieux, nous étions regardés de près, depuis les pieds jusqu'à la tête, même par le clergé régulier; il est vrai que les femmes de ce pays ne sortent jamais, sauf le dimanche pour aller à la messe.

La législation, dans l'Italie, est le code civil français que nous y avons établi, modifié par les coutumes et les moeurs des localités; en général, le droit d'aînesse, qu'on a voulu ressusciter en France, contre l'équité et le bon sens, usage arbitraire qui allume l'inimitié et dégrade le coeur en excitant le venin de la jalousie, puisque le père doit également justice à tous ses enfants; cet usage féodal est proscrit dans les contrées de l'Adriatique.

Dans ces gouvernements, qui ne sont pas à bon marché, l'argent est la grande divinité, et les juges se laissent facilement corrompre. On peut dire qu'il n'y a point de justice: de là vient l'emploi du poignard, espèce de navaja ou couteau des Espagnols, pour se venger d'un affront ou d'une violation légale; c'est un frein imposant. Que l'action des tribunaux soit équitable, et bientôt cesseront les excès de barbarie et de surprise. Une rixe a lieu entre un Italien et un Français: l'Italien préfère laver la querelle en tirant un coup de fusil par une fenêtre, ou en le faisant tirer sur le Français qui passe dans la rue; la clef d'or trouvant le moyen de mettre un bandeau sur les yeux et la moralité des Juges: quelles garanties pour les personnes et les propriétés? Faut-il que de tels climats, qui sont le jardin du monde, et autrefois une pépinière de héros, soient ainsi dégénérés et tombés en quenouille!

À Bari, la douce intimité, qui fait le charme de la vie en France, est complètement bannie.

Accompagnés de seigneurs et de signore, signor et signore Domenico del Giudice, chez lesquels nous avions plusieurs fois dîné, à la recommandation du seigneur Liji di Vincenzo, Mme Mercier et moi, avec ce charmant cortège, nous nous transportâmes à l'église, souterraine de Saint-Nicolas, pour faire visite à ce pélérinage peut-être plus en renommée que celui de Notre-Dame-de-Lorette; arrivés à l'autel qui renferme les os du Saint, on aperçoit l'église souterraine, remplie d'ex-voto, en commémoration des miracles opérés par cette manne céleste. Ces ex-voto sont suspendus aux murs de la chapelle; il y en a de toute espèce: des jambes d'argent, des doigts, des bras, des chars, des bateaux; c'est tout-à-fait un cabinet de curiosités. Ils représentent des personnes tombées dans des précipices, dans la mer, en proie aux bêtes féroces, aux brigands, sous les roues des voitures, si l'on porte une bouteille ou fiole de la liqueur des os du Saint, on se trouve tout d'un coup arraché à ces dangers par l'omnipotence de cette eau miraculeuse. Les habitants de Bari y ont beaucoup de foi et de dévotion; de nombreux pèlerins viennent y faire des stations de toutes les parties de l'Italie, même des côtes de l'Albanie et de la Dalmatie. Voici présentement en quoi consiste le miracle quotidien: depuis des siècles, c'est-à-dire depuis la translation des ossements de Saint Nicolas, de Myr à Bari, on remarquait qu'il sortait de ses os une eau, liqueur ou manne inodore et ressemblant parfaitement à de l'eau distillée, incorruptible: dans la bouteille qui en contient, il y a quelquefois une végétation sous la forme de cryptogames; on en conserve, depuis des siècles, et ceux qui sont porteurs de cette eau, y ayant foi, obtiennent journellement des miracles; en général, le caractère des Italiens est d'aimer le merveilleux. Tout étincelle d'argent dans cette chapelle; des prêtres s'y tiennent avec grand recueillement. La chronique du lieu dit qu'un seigneur vénitien avait écrit à un ami de Bari, de lui expédier trois bouteilles d'eau du Saint; que cet ami, pour faire la fraude, avait envoyé deux bouteilles d'eau ordinaire, une seule de la manne précieuse; qu'arrivées à Vénise, les deux bouteilles d'eau, fraudées, se trouvèrent corrompues, l'autre, dans sa bonté, avec ses vertus prodigieuses.

Corroboré de tant d'apparentes certitudes, je vis un prêtre ouvrir une porte dans l'autel, se prosterner, et y pénétrer dans cette pieuse posture; allumant une bougie, la faire descendre à l'aide d'un grand bois, et rester ainsi dix minutes, extasié, pendant lesquelles je suspendais tout jugement, fermement décidé à croire, si je voyais le moindre sujet de le faire; c'est dans ces dispositions que je me présentai, sitôt que le prêtre se fut retiré, les seigneurs voulant nous faire honneur, je me prosternai pour remplacer le prêtre: dans cet autel souterrain, j'entrevis un tuyau d'une dizaine de pieds de longueur, éclairé par cette bougie qu'avait fait descendre le prêtre; au bout de ce tuyau, l'endroit s'élargissait et s'épanouissait: dans son milieu, je découvris un os reluisant d'humidité; je sortis de là sans avoir la foi plénière au miracle; car si l'os du Saint produit environ deux seaux de liqueur par jour, que le prêtre obtient en faisant descendre un bâton d'argent avec une éponge, puis il l'exprime dans un vase précieux; pourquoi ces saintes dépouilles sont-elles dans un lieu bas, obscur, dérobé et humide? Pourquoi ne pas rendre le miracle visible, en l'exposant aux yeux du monde pour le vérifier: je m'abstiens d'autre argumentation: nous sommes dans un siècle positif et mathématique, nous ne cherchons pas à raisonner sur le miracle, mais nous ne voulons pas être captivés sous des jongleries italiennes; nous voulons explorer si la source prétendue miraculeuse est respectable, pour empêcher le fablio et le romantique de duper les masses sociales.

À Bari, les dignités ecclésiastiques se font reconnaître par la couleur des bas et les cordons de chapeaux; les nuances bleues, vertes, violettes signalent un chanoine, un vicaire, un apôtre.

Nous vîmes dans la banlieue de Bari, le joli jardin de M. Macoo; il est orné de belles statues en terre cuite de Vénise; les feuilles et les fleurs des plantes qui sont dedans comme dans des vases, sortent par les yeux, la bouche et le nez de ces statues, ce qui donne une charmante scène florale. Nous avons aussi trouvé l'église de Saint-François une des plus riches de ces contrées. Les derniers rayons du soleil couchant se jouaient à travers les vitraux et les embrasaient de leur splendeur expirante; c'était l'heure de la prière; les ténèbres commençaient à envahir le temple. L'orgue soupirait de vagues et plaintives mélodies; un sacristain vêtu de blanc se perdait comme une ombre à travers les piliers. Quelques femmes, à genoux, au pied des autels, cachées dans leurs mantilles, confiaient au

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