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Reading books fiction Have you ever thought about what fiction is? Probably, such a question may seem surprising: and so everything is clear. Every person throughout his life has to repeatedly create the works he needs for specific purposes - statements, autobiographies, dictations - using not gypsum or clay, not musical notes, not paints, but just a word. At the same time, almost every person will be very surprised if he is told that he thereby created a work of fiction, which is very different from visual art, music and sculpture making. However, everyone understands that a student's essay or dictation is fundamentally different from novels, short stories, news that are created by professional writers. In the works of professionals there is the most important difference - excogitation. But, oddly enough, in a school literature course, you don’t realize the full power of fiction. So using our website in your free time discover fiction for yourself.



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Read books online » Fiction » De la Terre à la Lune by Jules Verne (inspirational books for students TXT) 📖

Book online «De la Terre à la Lune by Jules Verne (inspirational books for students TXT) 📖». Author Jules Verne



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Michel en regardant le capitaine du coin de l'œil.

—Oui! de l'eau! de l'eau simple qui fera ressort... Ah! Maston! s'�cria Barbicane, vous aussi!

—Lui-m�me, r�pondit Michel Ardan, et permets que je te pr�sente en m�me temps le digne capitaine Nicholl!

—Nicholl! s'�cria Barbicane, qui fut debout en un instant. Pardon, capitaine, dit-il, j'avais oubli�... je suis pr�t...

Michel Ardan intervint sans laisser aux deux ennemis le temps de s'interpeller.

�Parbleu! dit-il, il est heureux que de braves gens comme vous ne se soient pas rencontr�s plus t�t! Nous aurions maintenant � pleurer l'un ou l'autre. Mais, gr�ce � Dieu qui s'en est m�l�, il n'y a plus rien � craindre. Quand on oublie sa haine pour se plonger dans des probl�mes de m�canique ou jouer des tours aux araign�es, c'est que cette haine n'est dangereuse pour personne.

Et Michel Ardan raconta au pr�sident l'histoire du capitaine.

�Je vous demande un peu, dit-il en terminant, si deux bons �tres comme vous sont faits pour se casser r�ciproquement la t�te � coups de carabine?

Il y avait dans cette situation, un peu ridicule, quelque chose de si inattendu, que Barbicane et Nicholl ne savaient trop quelle contenance garder l'un vis-�-vis de l'autre. Michel Ardan le sentit bien, et il r�solut de brusquer la r�conciliation.

�Mes braves amis, dit-il en laissant poindre sur ses l�vres son meilleur sourire, il n'y a jamais eu entre vous qu'un malentendu. Pas autre chose. Eh bien! pour prouver que tout est fini entre vous, et puisque vous �tes gens � risquer votre peau, acceptez franchement la proposition que je vais vous faire.

—Parlez, dit Nicholl.

—L'ami Barbicane croit que son projectile ira tout droit � la Lune.

—Oui, certes, r�pliqua le pr�sident.

—Et l'ami Nicholl est persuad� qu'il retombera sur la terre.

—J'en suis certain, s'�cria le capitaine.

—Bon! reprit Michel Ardan. Je n'ai pas la pr�tention de vous mettre d'accord; mais je vous dis tout bonnement: Partez avec moi, et venez voir si nous resterons en route.

—Hein!� fit J.-T. Maston stup�fait.

Les deux rivaux, � cette proposition subite, avaient lev� les yeux l'un sur l'autre. Ils s'observaient avec attention. Barbicane attendait la r�ponse du capitaine. Nicholl guettait les paroles du pr�sident.

�Eh bien? fit Michel de son ton le plus engageant. Puisqu'il n'y a plus de contrecoup � craindre!

—Accept�!� s'�cria Barbicane.

Mais, si vite qu'il e�t prononc� ce mot, Nicholl l'avait achev� en m�me temps que lui.

�Hurrah! bravo! vivat! hip! hip! hip! s'�cria Michel Ardan en tendant la main aux deux adversaires. Et maintenant que l'affaire est arrang�e, mes amis, permettez-moi de vous traiter � la fran�aise. Allons d�jeuner.

XXII

LE NOUVEAU CITOYEN DES �TATS-UNIS

Ce jour-l� toute l'Am�rique apprit en m�me temps l'affaire du capitaine Nicholl et du pr�sident Barbicane, ainsi que son singulier d�nouement. Le r�le jou� dans cette rencontre par le chevaleresque Europ�en, sa proposition inattendue qui tranchait la difficult�, l'acceptation simultan�e des deux rivaux, cette conqu�te du continent lunaire � laquelle la France et les �tats-Unis allaient marcher d'accord, tout se r�unit pour accro�tre encore la popularit� de Michel Ardan.

On sait avec quelle fr�n�sie les Yankees se passionnent pour un individu. Dans un pays o� de graves magistrats s'attellent � la voiture d'une danseuse et la tra�nent triomphalement, que l'on juge de la passion d�cha�n�e par l'audacieux Fran�ais! Si l'on ne d�tela pas ses chevaux, c'est probablement parce qu'il n'en avait pas, mais toutes les autres marques d'enthousiasme lui furent prodigu�es. Pas un citoyen qui ne s'un�t � lui d'esprit et de cœur! Ex pluribus unum, suivant la devise des �tats-Unis.

A dater de ce jour, Michel Ardan n'eut plus un moment de repos. Des d�putations venues de tous les coins de l'Union le harcel�rent sans fin ni tr�ve. Il dut les recevoir bon gr� mal gr�. Ce qu'il serra de mains, ce qu'il tutoya de gens ne peut se compter; il fut bient�t sur les dents; sa voix, enrou�e dans des speechs innombrables, ne s'�chappait plus de ses l�vres qu'en sons inintelligibles, et il faillit gagner une gastro-ent�rite � la suite des toasts qu'il dut porter � tous les comt�s de l'Union. Ce succ�s e�t gris� un autre d�s le premier jour, mais lui sut se contenir dans une demi-�bri�t� spirituelle et charmante.

Parmi les d�putations de toute esp�ce qui l'assaillirent, celle des �lunatiques� n'eut garde d'oublier ce qu'elle devait au futur conqu�rant de la Lune. Un jour, quelques-uns de ces pauvres gens, assez nombreux en Am�rique, vinrent le trouver et demand�rent � retourner avec lui dans leur pays natal. Certains d'entre eux pr�tendaient parler �le s�l�nite� et voulurent l'apprendre � Michel Ardan. Celui-ci se pr�ta de bon cœur � leur innocente manie et se chargea de commissions pour leurs amis de la Lune.

�Singuli�re folie! dit-il � Barbicane apr�s les avoir cong�di�s, et folie qui frappe souvent les vives intelligences. Un de nos plus illustres savants, Arago, me disait que beaucoup de gens tr�s sages et tr�s r�serv�s dans leurs conceptions se laissaient aller � une grande exaltation, � d'incroyables singularit�s, toutes les fois que la Lune les occupait. Tu ne crois pas � l'influence de la Lune sur les maladies?

—Peu, r�pondit le pr�sident du Gun-Club.

—Je n'y crois pas non plus, et cependant l'histoire a enregistr� des faits au moins �tonnants. Ainsi, en 1693, pendant une �pid�mie, les personnes p�rirent en plus grand nombre le 21 janvier, au moment d'une �clipse. Le c�l�bre Bacon s'�vanouissait pendant les �clipses de la Lune et ne revenait � la vie qu'apr�s l'enti�re �mersion de l'astre. Le roi Charles VI retomba six fois en d�mence pendant l'ann�e 1399, soit � la nouvelle, soit � la pleine Lune. Des m�decins ont class� le mal caduc parmi ceux qui suivent les phases de la Lune. Les maladies nerveuses ont paru subir souvent son influence. Mead parle d'un enfant qui entrait en convulsions quand la Lune entrait en opposition. Gall avait remarqu� que l'exaltation des personnes faibles s'accroissait deux fois par mois, aux �poques de la nouvelle et de la pleine Lune. Enfin il y a encore mille observations de ce genre sur les vertiges, les fi�vres malignes, les somnambulismes, tendant � prouver que l'astre des nuits a une myst�rieuse influence sur les maladies terrestres.

—Mais comment? pourquoi? demanda Barbicane.

—Pourquoi? r�pondit Ardan. Ma foi, je te ferai la m�me r�ponse qu'Arago r�p�tait dix-neuf si�cles apr�s Plutarque: �C'est peut-�tre parce que �a n'est pas vrai!

Au milieu de son triomphe, Michel Ardan ne put �chapper � aucune des corv�es inh�rentes � l'�tat d'homme c�l�bre. Les entrepreneurs de succ�s voulurent l'exhiber. Barnum lui offrit un million pour le promener de ville en ville dans tous les �tats-Unis et le montrer comme un animal curieux. Michel Ardan le traita de cornac et l'envoya promener lui-m�me.

Cependant, s'il refusa de satisfaire ainsi la curiosit� publique, ses portraits, du moins, coururent le monde entier et occup�rent la place d'honneur dans les albums; on en fit des �preuves de toutes dimensions, depuis la grandeur naturelle jusqu'aux r�ductions microscopiques des timbres-poste. Chacun pouvait poss�der son h�ros dans toutes les poses imaginables, en t�te, en buste, en pied, de face, de profil, de trois quarts, de dos. On en tira plus de quinze cent mille exemplaires, et il avait l� une belle occasion de se d�biter en reliques, mais il n'en profita pas. Rien qu'� vendre ses cheveux un dollar la pi�ce, il lui en restait assez pour faire fortune!

Pour tout dire, cette popularit� ne lui d�plaisait pas. Au contraire. Il se mettait � la disposition du public et correspondait avec l'univers entier. On r�p�tait ses bons mots, on les propageait, surtout ceux qu'il ne faisait pas. On lui en pr�tait, suivant l'habitude, car il �tait riche de ce c�t�.

Non seulement il eut pour lui les hommes, mais aussi les femmes. Quel nombre infini de �beaux mariages� il aurait faits, pour peu que la fantaisie l'e�t pris de �se fixer�! Les vieilles misses surtout, celles qui depuis quarante ans s�chaient sur pied, r�vaient nuit et jour devant ses photographies.

Il est certain qu'il e�t trouv� des compagnes par centaines, m�me s'il leur avait impos� la condition de le suivre dans les airs. Les femmes sont intr�pides quand elles n'ont pas peur de tout. Mais son intention n'�tait pas de faire souche sur le continent lunaire, et d'y transplanter une race crois�e de Fran�ais et d'Am�ricains. Il refusa donc.

�Aller jouer l�-haut, disait-il, le r�le d'Adam avec une fille d'�ve, merci! Je n'aurais qu'� rencontrer des serpents!...

D�s qu'il put se soustraire enfin aux joies trop r�p�t�es du triomphe, il alla, suivi de ses amis, faire une visite � la Columbiad. Il lui devait bien cela. Du reste, il �tait devenu tr�s fort en balistique, depuis qu'il vivait avec Barbicane, J.-T. Maston et tutti quanti. Son plus grand plaisir consistait � r�p�ter � ces braves artilleurs qu'ils n'�taient que des meurtriers aimables et savants. Il ne tarissait pas en plaisanteries � cet �gard. Le jour o� il visita la Columbiad, il l'admira fort et descendit jusqu'au fond de l'�me de ce gigantesque mortier qui devait bient�t le lancer vers l'astre des nuits.

�Au moins, dit-il, ce canon-l� ne fera de mal � personne, ce qui est d�j� assez �tonnant de la part d'un canon. Mais quant � vos engins qui d�truisent, qui incendient, qui brisent, qui tuent, ne m'en parlez pas, et surtout ne venez jamais me dire qu'ils ont �une �me�, je ne vous croirais pas!

Il faut rapporter ici une proposition relative � J.-T. Maston. Quand le secr�taire du Gun-Club entendit Barbicane et Nicholl accepter la proposition de Michel Ardan, il r�solut de se joindre � eux et de faire �la partie � quatre�. Un jour il demanda � �tre du voyage. Barbicane, d�sol� de refuser, lui fit comprendre que le projectile ne pouvait emporter un aussi grand nombre de passagers. J.-T. Maston, d�sesp�r�, alla trouver Michel Ardan, qui l'invita � se r�signer et fit valoir des arguments ad hominem.

�Vois-tu, mon vieux Maston, lui dit-il, il ne faut pas prendre mes paroles en mauvaise part; mais vraiment l�, entre nous, tu es trop incomplet pour te pr�senter dans la Lune!

—Incomplet! s'�cria le vaillant invalide.

—Oui! mon brave ami! Songe au cas o� nous rencontrerions des habitants l�-haut. Voudrais-tu donc leur donner une aussi triste id�e de ce qui se passe ici-bas, leur apprendre ce que c'est que la guerre, leur montrer qu'on emploie le meilleur de son temps � se d�vorer, � se manger, � se casser bras et jambes, et cela sur un globe qui pourrait nourrir cent milliards d'habitants, et o� il y en a douze cents millions � peine? Allons donc, mon digne ami, tu nous ferais mettre � la porte!

—Mais si vous arrivez en morceaux, r�pliqua J.-T. Maston, vous serez aussi incomplets que moi!

—Sans doute, r�pondit Michel Ardan, mais nous n'arriverons pas en morceaux!

En effet, une exp�rience pr�paratoire, tent�e le 18 octobre, avait donn� les meilleurs r�sultats et fait concevoir les plus l�gitimes esp�rances. Barbicane, d�sirant se rendre compte de l'effet de contrecoup au moment du d�part d'un projectile, fit venir un mortier de trente-deux pouces (— 0.75 cm) de l'arsenal de Pensacola. On l'installa sur le rivage de la rade d'Hillisboro, afin que la bombe retomb�t dans la mer et que sa chute f�t amortie. Il ne s'agissait que d'exp�rimenter la secousse au d�part et non le choc � l'arriv�e. Un projectile creux fut pr�par� avec le plus grand soin pour cette curieuse exp�rience. Un �pais capitonnage, appliqu� sur un r�seau de ressorts faits du meilleur acier, doublait ses parois int�rieures. C'�tait un v�ritable nid soigneusement ouat�.

�Quel dommage de ne pouvoir y prendre place!� disait J.-T. Maston en regrettant que sa taille ne lui perm�t pas de tenter l'aventure.

Dans cette charmante bombe, qui se fermait au moyen d'un couvercle � vis, on introduisit d'abord un gros chat, puis un �cureuil appartenant au secr�taire perp�tuel du Gun-Club, et auquel J.-T. Maston tenait particuli�rement. Mais on voulait savoir comment ce petit animal, peu sujet au vertige, supporterait ce voyage exp�rimental.

Le mortier fut charg� avec cent soixante livres de poudre et la bombe plac�e dans la pi�ce. On fit feu.

Aussit�t le projectile s'enleva avec rapidit�, d�crivit majestueusement sa parabole, atteignit une hauteur de mille pieds environ, et par une courbe gracieuse alla s'ab�mer au milieu des flots.

Sans perdre un instant, une embarcation se dirigea vers le lieu de sa chute; des plongeurs habiles se pr�cipit�rent sous les eaux, et attach�rent des c�bles aux oreillettes de la bombe, qui fut rapidement hiss�e � bord. Cinq minutes ne s'�taient pas �coul�es entre le moment o� les animaux furent enferm�s et le moment o� l'on d�vissa le couvercle de leur prison.

Ardan, Barbicane, Maston, Nicholl se trouvaient sur l'embarcation, et ils assist�rent

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