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Reading books fiction Have you ever thought about what fiction is? Probably, such a question may seem surprising: and so everything is clear. Every person throughout his life has to repeatedly create the works he needs for specific purposes - statements, autobiographies, dictations - using not gypsum or clay, not musical notes, not paints, but just a word. At the same time, almost every person will be very surprised if he is told that he thereby created a work of fiction, which is very different from visual art, music and sculpture making. However, everyone understands that a student's essay or dictation is fundamentally different from novels, short stories, news that are created by professional writers. In the works of professionals there is the most important difference - excogitation. But, oddly enough, in a school literature course, you don’t realize the full power of fiction. So using our website in your free time discover fiction for yourself.



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The genre of fiction is interesting to read not only by the process of cognition and the desire to empathize with the fate of the hero, this genre is interesting for the ability to rethink one's own life. Of course the reader may accept the author's point of view or disagree with them, but the reader should understand that the author has done a great job and deserves respect. Take a closer look at genre fiction in all its manifestations in our elibrary.



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Book online «Le Vingtième Siècle: La Vie Électrique by Albert Robida (debian ebook reader TXT) 📖». Author Albert Robida



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ai assez, enfin, de votre surveillance par T�l� ou par phonographe! Savez-vous que vous m'insultez avec toutes vos machines qui notent mes faits et gestes; je ne veux plus supporter ces fa�ons! On rit de moi au th��tre!

—Je ne ris pas, moi!

—Je ne puis faire un pas chez moi, recevoir quelqu'un, causer avec des amis, sans que des appareils subrepticement braqu�s sur moi ne me photographient, ne phonoclichent mes faits et gestes... et alors, quand vous avez vos clich�s, quand vos phonographes r�p�tent ce qui s'est dit ici, ce sont des bouderies ou des sc�nes � n'en plus finir! J'en ai assez!...

—Encore une fois, qui �tait ce monsieur?

—C'�tait mon p�dicure!... mon bottier!... mon notaire!... mon oncle!... mon grand-p�re!... mon neveu!... mon coiffeur!... s'�cria la dame avec volubilit�.

—Ne vous moquez pas de moi... Voyons, je vous en supplie, Sylvia, ma ch�re Sylvia! rappelez-vous...�

M. Philox Lorris, avan�ant doucement, aper�ut alors Sulfatin: il �tait seul, criant et gesticulant devant la grande plaque du T�l�, dans laquelle on distinguait une dame paraissant non moins �mue que lui, une forte et plantureuse brune dans laquelle le savant reconnut l'�toile du Moli�re-Palace, Sylvia, la trag�dienne-m�dium, qu'il avait vue quelquefois dans ses grands r�les des classiques arrang�s.

�Eh bien! eh bien! se dit M. Philox Lorris, c'est donc vrai ce qu'on m'a dit. Sulfatin se d�range! Qui l'e�t dit! Qui l'e�t cru!�

Mais Sulfatin faiblissait maintenant, sa voix s'adoucissait; plus de col�re dans ses paroles, seulement un accent de reproche.

�Je vous demande seulement de m'expliquer... Mon Dieu, vous devriez comprendre... Sylvia, je vous prie, rappelez-vous ce que vous me disiez nagu�re, ce que vous m'avez jur�...�

SULFATIN LAN�AIT UNE CHAISE A TRAVERS LE T�L�.

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La dame du T�l� eut un acc�s de rire nerveux.

�Ce que j'ai jur�? serments de th��tre, monsieur, s'il faut vous le dire pour en finir avec toutes vos sc�nes de jalousie, serments de th��tre! �a ne compte pas!

—�a ne compte pas! s'�cria Sulfatin rugissant de fureur. Coquine!!!�

Un grand bruit de cristal bris� fit bondir M. Philox Lorris, l'image de Sylvia disparut, la plaque du T�l� �clata en morceaux. Sulfatin venait de lancer une chaise � travers le T�l� et pi�tinait maintenant sur les d�bris.

SURVEILLANCE A DOMICILE PAR PHOTO-PHONOGRAPHE.

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�Coquine! Gueuse! Ah! �a ne compte pas!... Tiens! attrape!�

Philox Lorris se pr�cipita sur son collaborateur:

�Sulfatin! que faites-vous? Voyons, Sulfatin, j'en rougis pour vous! C'est une honte!�

Sulfatin s'arr�ta brusquement. Ses traits contract�s par la fureur se d�tendirent et il resta tout penaud devant Philox Lorris.

�Un accident, dit-il; je crois que j'ai eu une rage de dents... il faudra que j'aille chez le dentiste.

—Vous ne savez pas ce que vous faites! Vous laissez mes phonogrammes musicaux se d�t�riorer sur votre balcon; et maintenant, vous cassez les appareils... Vous allez bien! Mais il n'est pas question de cela, mon ami; reprenez vos esprits et songeons � notre grande affaire... O� est Adrien La H�ronni�re?

—Je ne sais pas, balbutia Sulfatin, en passant la main sur son front, je ne l'ai pas vu.

—Mais sa pr�sence est n�cessaire, s'�cria Philox Lorris, il nous le faut pour la d�monstration de l'infaillibilit� de notre produit... Est-ce d�solant d'�tre aussi mal second� que je le suis! Mon fils est un niais sentimental, il n'aura jamais l'�toffe d'un savant passable... je renonce � l'espoir de voir jaillir en lui l'�tincelle... Et voil� que vous, Sulfatin, vous que je croyais un second moi-m�me, vous vous occupez aussi de niaiseries! Voyons, qu'avez-vous fait de La H�ronni�re? Qu'avez-vous fait de votre ex-malade?

—Je vais voir, je vais m'informer...

—D�p�chez-vous et revenez bien vite avec lui dans mon cabinet... M. Ars�ne des Marettes nous attend... Vite, voici la partie musicale qui tire � sa fin, je vais dire � Georges d'ajouter quelques morceaux.�

M. ARS�NE DES MARETTES.

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Pendant ce temps, pendant que Philox Lorris courait � la poursuite de Sulfatin, pendant la sc�ne du T�l�, M. Ars�ne des Marettes, rest� seul, s'�tait l�g�rement assoupi dans son fauteuil. L'illustre homme d'�tat �tait fatigu�, il venait de travailler fortement, pendant les vacances de la Chambre, d'abord � une �dition phonographi�e de ses discours, pour laquelle il avait d� revoir un � un les phonogrammes originaux afin de modifier �� et l� une intonation ou de perfectionner un mouvement oratoire; puis � un grand ouvrage qu'il avait en train depuis de bien longues ann�es, lequel grand ouvrage, outre l'�norme �rudition qu'il exigeait, outre une quantit� inou�e de recherches historiques, d'�tudes documentaires, demandait � �tre longuement et fortement pens�, � �tre creus� en de profondes et solitaires m�ditations.

Cet ouvrage, d'un int�r�t immense et universel, destin� � une Biblioth�que des Sciences sociales, portait ce titre magnifique:

HISTOIRE DES D�SAGR�MENTS

caus�s a l'homme par la femme
depuis l'age de pierre jusqu'a nos jours

�TUDE SUR L'�TERNEL F�MININ A TRAVERS LES SI�CLES

subdivis�e en plusieurs parties

Livre Ier.Les fautes lointaines et leurs funestes cons�quences. Livre II.Tyrannie hypocrite et domination ouverte. Livre III.D�veloppement g�n�ral des tendances dominatrices dans la vie priv�e. Livre IV.Les �poques troubl�es et leurs vraies causes. Si�cles frivoles et sanglants. Livre V.Les reines du monde. Livre VI.Grandissement n�faste de la puissance f�minine depuis l'accession de la femme aux fonctions publiques.

Est-il, nous le demandons, un sujet plus vaste et plus passionnant, qui soul�ve les plus importants probl�mes et touche davantage aux �ternelles pr�occupations de la race humaine? Cet ouvrage, qui prend l'homme � ses d�buts et nous montre les longues et douloureuses cons�quences de ses premi�res fautes, doit bouleverser toutes les notions de l'histoire. En r�alit�, M. Ars�ne des Marettes entend cr�er une nouvelle �cole historique, moins s�che, moins politique, plus r�aliste et plus simple.

Il faut nous attendre � de v�ritables r�v�lations, � un bouleversement complet des vieilles id�es traditionnellement admises! La lumi�re de l'histoire va �clairer enfin bien des causes obscures ou rest�es inaper�ues jusqu'ici et faire appara�tre les peuples et les races sous leur vrai jour. Ce gigantesque ouvrage soul�vera, le jour de son apparition, les plus violentes pol�miques, M. Ars�ne des Marettes s'y attend bien; mais il est arm� pour la lutte et il soutiendra vaillamment ce qu'il croit �tre le bon combat. D�j�, sur de vagues indiscr�tions, le parti f�minin, tr�s remuant � la Chambre et dans le pays, attaque en toute occasion M. des Marettes; celui-ci a d�j� port� un premier coup au parti en cr�ant la Ligue pour l'�mancipation de l'homme, et il s'est jur� de lancer son Histoire des d�sagr�ments caus�s � l'homme par la femme avant les �lections prochaines.

H�las! on le devine ais�ment, M. Ars�ne des Marettes a souffert. Le chef de la ligue revendicatrice des droits masculins est une victime!

Jadis, au temps de sa lointaine jeunesse, M. des Marettes a �t� mari�. Jadis, il y a trente-deux ans, il a eu quelques graves d�sagr�ments avec Mme des Marettes, �pouse frivole et capricieuse, volage m�me, dit-on. A la suite de p�nibles dissentiments, M. et Mme des Marettes, un beau matin, abandonn�rent, chacun de son c�t�, le domicile conjugal, sans s'�tre donn� le mot. M. des Marettes partit � droite, Mme des Marettes � gauche.

Ce fut le commencement d'une �re de douce tranquillit�. M. Ars�ne des Marettes put reprendre ses esprits, revenir � ses ch�res �tudes et consacrer tous ses instants � la lutte par la parole et par la plume contre toutes les tyrannies.

Pendant quelque temps, les deux �poux se sont parfois rencontr�s dans les salons, en voyage, aux bains de mer; apr�s un �change de regards courrouc�s, chacun d'eux tournait vivement les talons. Puis Mme des Marettes disparut et M. des Marettes, � son grand soulagement, n'en entendit plus parler.

�tendu dans un large fauteuil, l'auteur de l'Histoire des d�sagr�ments caus�s � l'homme somnole en songeant � ce livre qui couronnera sa carri�re et posera d�finitivement sa gloire sur de larges assises. Il voit, dans une r�verie �vocatrice, le d�fil� des grandes figures f�minines de tous les temps, de ces femmes dont la beaut� ou l'intelligence pernicieuse influ�rent trop souvent sur le cours des �v�nements, sur le destin des empires, de ces femmes qui furent toutes, suivant M. des Marettes, en tous pays et � toutes les �poques, par leurs d�fauts ou m�me par leurs qualit�s, plus ou moins funestes au repos des peuples!

Regardez! C'est l'aurore des temps. C'est �ve d'abord, la premi�re, dont il est inutile de rappeler la faute aux incalculables cons�quences, �ve marchant, blonde et souriante, en t�te d'un cort�ge d'apparitions �tincelantes et fulgurantes: S�miramis, H�l�ne, Cl�op�tre, et bien d'autres; des reines, des princesses, des �pouses tyranniques, tourments de paisibles monarques, des fianc�es jalouses bouleversant les �tats de malheureux princes inoffensifs, de terribles reines m�rovingiennes, d'alti�res duchesses du Moyen �ge amenant ou portant la ruine et la d�vastation de province en province, des favorites enfin qui, par leurs intrigues ou simplement par le jeu de leurs jolis yeux, doucement voil�s de cils blonds, lancent les peuples les uns contre les autres!...

Et, parmi ces figures historiques, d'autres femmes de toutes les �poques, bourgeoises de condition modeste, qui, dans le cercle restreint de la vie priv�e, � d�faut de peuples � tracasser, de destins de nations � bouleverser, ont d� se contenter de gouverner plus ou moins despotiquement leur m�nage...

LA LIGUE DES REVENDICATIONS MASCULINES.

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Ah, grand Dieu! ces tyrannies minuscules qui s'exercent sur cet infime th��tre, contenues entre les quatre murs d'un appartement et non r�pandues entre les fronti�res d'un vaste royaume, ce sont peut-�tre les plus dures, celles dont le joug p�se le plus lourdement, sans repos, sans tr�ve, toujours... Ce pauvre Ars�ne des Marettes ne le sait que trop par exp�rience!

LA CHIMIE V�N�NEUSE, EMPOISONNEUSE ET SOPHISTIQUEUSE

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Ph�nom�ne �trange, toutes ces apparitions, imp�ratrices ou favorites, grandes dames ou bourgeoises, depuis H�l�ne jusqu'� la Pompadour, elles ont toutes la figure de Mme des Marettes, telle qu'elle �tait lors de sa fugue il y a trente-deux ans, telle que se la rappelle son vindicatif �poux! �ve elle-m�me, la premi�re de toutes, c'est d�j� Mme des Marettes, qui fut une fort jolie blonde d'ailleurs, aux yeux pleins de langueur; l'orgueilleuse S�miramis, c'est Mme des Marettes cherchant � imposer cruellement son autorit�; Fr�d�gonde, c'est la col�reuse petite Mme des Marettes s'escrimant du bec et des ongles et cassant jadis les assiettes du m�nage; Marguerite de Bourgogne, c'est encore Mme des Marettes; Marie Stuart, qui avait le mot piquant et qui, ses maris manquant, ennuya fort �lisabeth d'Angleterre, c'est Mme des Marettes lan�ant � son �poux, d�s la lune de miel, chang�e en lune de vinaigre, des mots d�sagr�ables; Catherine de M�dicis, la terrible dame aux poisons savants, aux �lixirs de courte vie, c'est Mme des Marettes, servant un jour aux invit�s de son mari, de graves magistrats, des carafes d'Hunyadi-Janos avec le vin!...

�JE VIENS REPRENDRE MA PLACE AU FOYER!�

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Toutes, toutes, jusqu'aux derniers rangs du d�fil�, ont les traits de la terrible Mme des Marettes..... C'est toujours la m�me, toujours la figure blonde inoubliable qui hante depuis si longtemps les r�ves et les cauchemars de M. Ars�ne des Marettes.

M�lant ainsi ses petits souvenirs personnels, toujours cuisants, aux r�miniscences historiques, M. Ars�ne des Marettes voit d�filer, pour ainsi dire, tous les chapitres de son œuvre maintenant si avanc�e, la partie historique et la partie philosophique, o�, de d�duction en d�duction, de constatation en constatation, avec sa p�n�trante analyse, il nous montre ce ph�nom�ne psychologique qui a d�j� pr�occup� les penseurs: la femme restant toujours la femme, toujours identique � elle-m�me, toujours pareille, en tous lieux et en tous temps, � tous les �ges et sous tous les climats, alors que l'homme pr�sente tant de vari�t�s de caract�re, suivant les races, les �poques et les milieux.

Et M. des Marettes est satisfait, et il est heureux, et il songe � l'effet que la grande Histoire des d�sagr�ments caus�s � l'homme va produire, aux bienfaits qui en d�couleront, aux id�es de r�voltes masculines qu'elle va r�veiller.

Tout � coup, la sonnerie du T�l�, cet �ternel drinn-drinn que nous entendons retentir � toute minute, qui ne nous laisse aucun repos, qui toujours nous rappelle que nous faisons partie d'une vaste machine �lectrique travers�e par des millions de fils, la sonnerie du T�l� tira M. des Marettes de sa r�verie historico-philosophique.

Il sursauta sur son fauteuil, allongea le bras et, machinalement, appuya sur le bouton du r�cepteur.

�All�! all�! dit une voix, M. le d�put� Ars�ne des Marettes est-il � la soir�e de M. Philox Lorris? Il est pri� de venir � l'appareil...�

C'�tait justement lui qu'on demandait. Le grand historien se r�veilla tout � fait et r�pondit imm�diatement:

�All�! all�! me voici! Qui me demande?�

La plaque du T�l�

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