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Read books online » Fiction » Vingt Mille Lieues Sous Les Mers — Part 2 by Jules Verne (love letters to the dead txt) 📖

Book online «Vingt Mille Lieues Sous Les Mers — Part 2 by Jules Verne (love letters to the dead txt) 📖». Author Jules Verne



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avec le Nautilus. Mais d'observer, d'Ă©tudier, de classer, il n'Ă©tait plus question alors.

Le soir, nous avions franchi deux cents lieues de l'Atlantique. L'ombre se fit, et la mer fut envahie par les ténèbres jusqu'au lever de la lune.

Je regagnai ma chambre. Je ne pus dormir. J'étais assailli de cauchemars. L'horrible scène de destruction se répétait dans mon esprit.

Depuis ce jour, qui pourra dire jusqu'oĂą nous entraĂ®na le Nautilusdans ce bassin de l'Atlantique nord ? Toujours avec une vitesse inapprĂ©ciable ! Toujours au milieu des brumes hyperborĂ©ennes ! Toucha-t-il aux pointes du Spitzberg, aux accores de la Nouvelle-Zemble ? Parcourut-il ces mers ignorĂ©es, la mer Blanche, la mer de Kara, le golfe de l'Obi, l'archipel de Liarrov, et ces rivages inconnus de la cĂ´te asiatique ? Je ne saurais le dire. Le temps qui s'Ă©coulait je ne pouvais plus l'Ă©valuer. L'heure avait Ă©tĂ© suspendue aux horloges du bord. Il semblait que la nuit et le jour, comme dans les contrĂ©es polaires, ne suivaient plus leur cours rĂ©gulier. Je me sentais entraĂ®nĂ© dans ce domaine de l'Ă©trange oĂą se mouvait Ă  l'aise l'imagination surmenĂ©e d'Edgard PoĂ«. A chaque instant, je m'attendais Ă  voir, comme le fabuleux Gordon Pym, « cette figure humaine voilĂ©e, de proportion beaucoup plus vaste que celle d'aucun habitant de la terre, jetĂ©e en travers de cette cataracte qui dĂ©fend les abords du pĂ´le Â» !

J'estime — mais je me trompe peut-être , j'estime que cette course aventureuse du Nautilus se prolongea pendant quinze ou vingt jours, et je ne sais ce qu'elle aurait duré, sans la catastrophe qui termina ce voyage. Du capitaine Nemo, il n'était plus question. De son second, pas davantage. Pas un homme de l'équipage ne fut visible un seul instant. Presque incessamment, le Nautilus flottait sous les eaux. Quand ii remontait à leur surface afin de renouveler son air, les panneaux s'ouvraient ou se refermaient automatiquement. Plus de point reporté sur le planisphère. Je ne savais où nous étions.

Je dirai aussi que le Canadien, à bout de forces et de patience, ne paraissait plus. Conseil ne pouvait en tirer un seul mot, et craignait que, dans un accès de délire et sous l'empire d'une nostalgie effrayante, il ne se tuât. Il le surveillait donc avec un dévouement de tous les instants.

On comprend que, dans ces conditions, la situation n'Ă©tait plus tenable.

Un matin — Ă  quelle date, je ne saurais le dire — je m'Ă©tais assoupi vers les premières heures du jour, assoupissement pĂ©nible et maladif. Quand je m'Ă©veillai, je vis Ned Land se pencher sur moi, et je l'entendis me dire Ă  voix basse :

« Nous allons fuir ! Â»

Je me redressai.

« Quand fuyons-nous ? demandai-je.

— La nuit prochaine. Toute surveillance semble avoir disparu du Nautilus. On dirait que la stupeur règne Ă  bord. Vous serez prĂŞt, monsieur ?

— Oui. OĂą sommes-nous ?

— En vue de terres que je viens de relever ce matin au milieu des brumes, à vingt milles dans l'est.

— Quelles sont ces terres ?

— Je l'ignore, mais quelles qu'elles soient, nous nous y réfugierons.

— Oui ! Ned. Oui, nous fuirons cette nuit, dĂ»t la mer nous engloutir !

— La mer est mauvaise, le vent violent, mais vingt milles à faire dans cette légère embarcation du Nautilus ne m'effraient pas. J'ai pu y transporter quelques vivres et quelques bouteilles d'eau à l'insu de l'équipage.

— Je vous suivrai.

— D'ailleurs, ajouta le Canadien, si je suis surpris, je me défends, je me fais tuer.

— Nous mourrons ensemble, ami Ned. Â»

J'étais décidé à tout. Le Canadien me quitta. Je gagnai la plate-forme, sur laquelle je pouvais à peine me maintenir contre le choc des lames. Le ciel était menaçant, mais puisque la terre était là dans ces brumes épaisses, il fallait fuir. Nous ne devions perdre ni un jour ni une heure.

Je revins au salon, craignant et dĂ©sirant tout Ă  la fois de rencontrer le capitaine Nemo, voulant et ne voulant plus le voir. Que lui aurais-je dit ? Pouvais-je lui cacher l'involontaire horreur qu'il m'inspirait ! Non ! Mieux valait ne pas me trouver face Ă  face avec lui ! Mieux valait l'oublier ! Et pourtant !

Combien fut longue cette journĂ©e, la dernière que je dusse passer Ă  bord du Nautilus ! Je restais seul. Ned Land et Conseil Ă©vitaient de me parler par crainte de se trahir.

A six heures, je dînai, mais je n'avais pas faim. Je me forçai à manger, malgré mes répugnances, ne voulant pas m'affaiblir.

A six heures et demi, Ned Land entra dans ma chambre. Il me dit :

« Nous ne nous reverrons pas avant notre dĂ©part. A dix heures, la lune ne sera pas encore levĂ©e. Nous profiterons de l'obscuritĂ©. Venez au canot. Conseil et moi, nous vous y attendrons. Â»

Puis le Canadien sortit, sans m'avoir donné le temps de lui répondre.

Je voulus vérifier la direction du Nautilus. Je me rendis au salon. Nous courions nord-nord-est avec une vitesse effrayante, par cinquante mètres de profondeur.

Je jetai un dernier regard sur ces merveilles de la nature, sur ces richesses de l'art entassées dans ce musée, sur cette collection sans rivale destinée à périr un jour au fond des mers avec celui qui l'avait formée. Je voulus fixer dans mon esprit une impression suprême. Je restai une heure ainsi, baigné dans les effluves du plafond lumineux, et passant en revue ces trésors resplendissant sous leurs vitrines. Puis, je revins à ma chambre.

Là, je revêtis de solides vêtements de mer. Je rassemblai mes notes et les serrai précieusement sur moi. Mon coeur battait avec force. Je ne pouvais en comprimer les pulsations. Certainement, mon trouble, mon agitation m'eussent trahi aux yeux du capitaine Nemo.

Que faisait-il en ce moment ? J'Ă©coutai Ă  la porte de sa chambre. J'entendis un bruit de pas. Le capitaine Nemo Ă©tait lĂ . Il ne s'Ă©tait pas couchĂ©. A chaque mouvement, il me semblait qu'il allait m'apparaĂ®tre et me demander pourquoi je voulais fuir ! J'Ă©prouvais des alertes incessantes. Mon imagination les grossissait. Cette impression devint si poignante que je me demandai s'il ne valait pas mieux entrer dans la chambre du capitaine, le voir face Ă  face, le braver du geste et du regard !

C'Ă©tait une inspiration de fou. Je me retins heureusement, et je m'Ă©tendis sur mon lit pour apaiser en moi les agitations du corps. Mes nerfs se calmèrent un peu, mais, le cerveau surexcitĂ©, je revis dans un rapide souvenir toute mon existence Ă  bord du Nautilus, tous les incidents heureux ou malheureux qui l'avaient traversĂ©e depuis ma disparition de l'Abraham-Lincoln, les chasses sous-marines, le dĂ©troit de Torrès, les sauvages de la Papouasie, l'Ă©chouement, le cimetière de corail, le passage de Suez, l'Ă®le de Santorin, le plongeur crĂ©tois, la baie de Vigo, l'Atlantide, la banquise, le pĂ´le sud, l'emprisonnement dans les glaces, le combat des poulpes, la tempĂŞte du Gulf-Stream, le Vengeur, et cette horrible scène du vaisseau coulĂ© avec son Ă©quipage !... Tous ces Ă©vĂ©nements passèrent devant mes yeux, comme ces toiles de fond qui se dĂ©roulent Ă  l'arrière-plan d'un théâtre. Alors le capitaine Nemo grandissait dĂ©mesurĂ©ment dans ce milieu Ă©trange. Son type s'accentuait et prenait des proportions surhumaines. Ce n'Ă©tait plus mon semblable, c'Ă©tait l'homme des eaux, le gĂ©nie des mers.

Il Ă©tait alors neuf heures et demie. Je tenais ma tĂŞte Ă  deux mains pour l'empĂŞcher d'Ă©clater. Je fermais les yeux. Je ne voulais plus penser. Une demi-heure d'attente encore ! Une demi-heure d'un cauchemar qui pouvait me rendre fou !

En ce moment, j'entendis les vagues accords de l'orgue, une harmonie triste sous un chant indéfinissable, véritables plaintes d'une âme qui veut briser ses liens terrestres. J'écoutai par tous mes sens à la fois, respirant à peine, plongé comme le capitaine Nemo dans ces extases musicales qui l'entraînaient hors des limites de ce monde.

Puis, une pensĂ©e soudaine me terrifia. Le capitaine Nemo avait quittĂ© sa chambre. Il Ă©tait dans ce salon que je devais traverser pour fuir. LĂ , je le rencontrerais une dernière fois. Il me verrait, il me parlerait peut-ĂŞtre ! Un geste de lui pouvait m'anĂ©antir, un seul mot, m'enchaĂ®ner Ă  son bord !

Cependant, dix heures allaient sonner. Le moment Ă©tait venu de quitter ma chambre et de rejoindre mes compagnons.

Il n'y avait pas Ă  hĂ©siter, dĂ»t le capitaine Nemo se dresser devant moi. J'ouvris ma porte avec prĂ©caution, et cependant, il me sembla qu'en tournant sur ses gonds, elle faisait un bruit effrayant. Peut-ĂŞtre ce bruit n'existait-il que dans mon imagination !

Je m'avançai en rampant à travers les coursives obscures du Nautilus, m'arrêtant à chaque pas pour comprimer les battements de mon coeur.

J'arrivai à la porte angulaire du salon. Je l'ouvris doucement. Le salon était plongé dans une obscurité profonde. Les accords de l'orgue raisonnaient faiblement. Le capitaine Nemo était là. Il ne me voyait pas. Je crois même qu'en pleine lumière, il ne m'eût pas aperçu, tant son extase l'absorbait tout entier.

Je me traînai sur le tapis, évitant le moindre heurt dont le bruit eût pu trahir ma présence. Il me fallut cinq minutes pour gagner la porte du fond qui donnait sur la bibliothèque.

J'allais l'ouvrir, quand un soupir du capitaine Nemo me cloua sur place. Je compris qu'il se levait. Je l'entrevis mĂŞme, car quelques rayons de la bibliothèque Ă©clairĂ©e filtraient jusqu'au salon. Il vint vers moi, les bras croisĂ©s, silencieux, glissant plutĂ´t que marchant, comme un spectre. Sa poitrine oppressĂ©e se gonflait de sanglots. Et je l'entendis murmurer ces paroles — les dernières qui aient frappĂ© mon oreille :

« Dieu tout puissant ! assez ! assez ! Â»

Était-ce l'aveu du remords qui s'Ă©chappait ainsi de la conscience de cet homme ?...

Éperdu, je me précipitai dans la bibliothèque. Je montai l'escalier central, et, suivant la coursive supérieure, j'arrivai au canot. J'y pénétrai par l'ouverture qui avait déjà livré passage à mes deux compagnons.

« Partons ! Partons ! m'Ă©criai-je.

— A l'instant ! Â» rĂ©pondit le Canadien.

L'orifice évidé dans la tôle du Nautilus fut préalablement fermé et boulonné au moyen d'une clef anglaise dont Ned Land s'était muni. L'ouverture du canot se ferma également, et le Canadien commença à dévisser les écrous qui nous retenaient encore au bateau sous-marin.

Soudain un bruit intĂ©rieur se fit entendre. Des voix se rĂ©pondaient avec vivacitĂ©. Qu'y avait-il ? S'Ă©tait-on aperçu de notre fuite ? Je sentis que Ned Land me glissait un poignard dans la main.

« Oui ! murmurai-je, nous saurons mourir ! Â»

Le Canadien s'Ă©tait arrĂŞtĂ© dans son travail. Mais un mot, vingt fois rĂ©pĂ©tĂ©, un mot terrible, me rĂ©vĂ©la la cause de cette agitation qui se propageait Ă  bord du Nautilus. Ce n'Ă©tait pas Ă  nous que son Ă©quipage en voulait !

« Maelstrom ! Maelstrom ! Â» s'Ă©criait-il.

Le Maelstrom ! Un nom plus effrayant dans une situation plus effrayante pouvait-il retentir Ă  notre oreille ? Nous trouvions-nous donc sur ces dangereux parages de la cĂ´te norvĂ©gienne ? Le Nautilus Ă©tait-il entraĂ®nĂ© dans ce gouffre, au moment oĂą notre canot allait se dĂ©tacher de ses flancs ?

On sait qu'au moment du flux, les eaux resserrĂ©es entre les Ă®les FeroĂ« et Loffoden sont prĂ©cipitĂ©es avec une irrĂ©sistible violence. Elles forment un tourbillon dont aucun navire n'a jamais pu sortir. De tous les points de l'horizon accourent des lames monstrueuses. Elles forment ce gouffre justement appelĂ© le « Nombril de l'OcĂ©an Â», dont la puissance d'attraction s'Ă©tend jusqu'Ă  une distance de quinze kilomètres. LĂ  sont aspirĂ©s non seulement les navires, mais les baleines, mais aussi les ours blancs des rĂ©gions borĂ©ales.

C'est lĂ  que le Nautilus involontairement ou volontairement peut-ĂŞtre — avait Ă©tĂ© engagĂ© par son capitaine. Il dĂ©crivait une spirale dont le rayon diminuait de plus en plus. Ainsi que lui, le canot, encore accrochĂ© Ă  son flanc, Ă©tait emportĂ© avec une vitesse vertigineuse. Je le sentais. J'Ă©prouvais ce tournoiement maladif qui succède Ă  un mouvement de giration trop prolongĂ©. Nous Ă©tions dans l'Ă©pouvante, dans l'horreur portĂ©e Ă  son comble, la circulation suspendue, l'influence nerveuse annihilĂ©e, traversĂ©s de sueurs froides comme les sueurs de l'agonie ! Et quel bruit autour de notre frĂŞle canot ! Quels mugissements que l'Ă©cho rĂ©pĂ©tait Ă  une distance de plusieurs milles ! Quel fracas que celui de ces eaux brisĂ©es sur les roches aiguĂ«s du fond, lĂ  oĂą les corps les plus durs se brisent, lĂ  oĂą les troncs d'arbres s'usent et se font « une fourrure de poils Â», selon l'expression norvĂ©gienne !

Quelle situation ! Nous Ă©tions ballottĂ©s affreusement. Le Nautilus se dĂ©fendait comme un ĂŞtre humain. Ses muscles d'acier craquaient. Parfois il se dressait, et nous avec lui !

« Il faut tenir bon, dit Ned, et revisser les Ă©crous ! En restant attachĂ©s au Nautilus,

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