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Reading books fiction Have you ever thought about what fiction is? Probably, such a question may seem surprising: and so everything is clear. Every person throughout his life has to repeatedly create the works he needs for specific purposes - statements, autobiographies, dictations - using not gypsum or clay, not musical notes, not paints, but just a word. At the same time, almost every person will be very surprised if he is told that he thereby created a work of fiction, which is very different from visual art, music and sculpture making. However, everyone understands that a student's essay or dictation is fundamentally different from novels, short stories, news that are created by professional writers. In the works of professionals there is the most important difference - excogitation. But, oddly enough, in a school literature course, you don’t realize the full power of fiction. So using our website in your free time discover fiction for yourself.



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Read books online » Fiction » Le Vingtième Siècle: La Vie Électrique by Albert Robida (debian ebook reader TXT) 📖

Book online «Le Vingtième Siècle: La Vie Électrique by Albert Robida (debian ebook reader TXT) 📖». Author Albert Robida



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vous voir pleurer!... Voyons donc, je vous en prie, Estelle, ma ch�re petite Estelle...

—Comment! ma ch�re petite Estelle? s'�cria une voix derri�re la jeune fille; je vous trouve bien familier, monsieur Georges Lorris!�

C'�tait Mme Lacombe, qui, n'ayant pas rencontr� Estelle � Zurich, venait de rentrer en proie aux plus vives inqui�tudes et d'apprendre la triste nouvelle par le phono du salon.

Georges Lorris resta un instant interdit. Il connaissait Mme Lacombe, ayant d�j� eu plusieurs fois, depuis la tournade, l'occasion de causer avec elle.

�Madame, fit-il, je voyais Mlle Estelle si d�sol�e de son �chec, j'essayais de la consoler, et la vive amiti� que j'ai con�ue pour elle depuis l'heureux hasard... Enfin, elle pleurait, elle se lamentait, et je ne pouvais voir couler ses larmes sans...

—Je vous suis tr�s oblig�e, dit s�chement Mme Lacombe, nous avons subi un petit �chec, nous travaillerons et nous nous repr�senterons, voil� tout... Je me charge de consoler ma fille moi-m�me... Monsieur, je vous pr�sente mes civilit�s...

—Madame! s'�cria Georges Lorris, je vous en conjure, ne vous f�chez pas... Un seul mot, je vous prie... j'ai l'honneur de vous demander la main de Mlle Estelle!

—La main d'Estelle! s'�cria Mme Lacombe en se laissant tomber dans un fauteuil.

—Si vous voulez bien me l'accorder, ajouta le jeune homme, et si Mlle Estelle ne... Excusez le manque de formes de ma demande, ce sont les circonstances... le chagrin de Mlle Estelle m'a tout � fait troubl�. Je vous en prie, Estelle, ne me d�couragez pas...

Monsieur, fit Mme Lacombe avec dignit�, je ferai part de votre demande si honorable pour nous � mon mari, et M. Lacombe vous fera conna�tre sa r�ponse; quant � moi, je ne puis que vous dire que mon vote vous est acquis... et il compte!�

On voit, � cette brusque demande en mariage, que Georges Lorris �tait un homme de d�cision rapide. Il ne ressentait, une heure auparavant, aucune vell�it� matrimoniale pr�cise. Il trouvait depuis quelque temps un vrai plaisir � ces entrevues t�l�phonoscopiques avec la jeune �tudiante, sans chercher � se rendre compte des sentiments qui lui en faisaient trouver l'habitude si douce. La vue des larmes d'Estelle lui avait subitement r�v�l� l'�tat de son cœur, et, sans h�siter, il avait pris la r�solution de lier sa vie � la sienne. Il avait vingt-sept ans, il �tait libre de ses actes et il �tait plus que suffisamment riche pour deux.

Il ne se dissimulait pas que des difficult�s pouvaient se pr�senter du c�t� de sa famille � lui. Son p�re avait d'autres id�es. Pr�cis�ment, le jour de la tournade, Philox Lorris lui avait d�velopp� son plan matrimonial: trouver une doctoresse pourvue des plus hauts dipl�mes, une vraie cervelle scientifique, une femme s�rieuse et assez m�re pour avoir la t�te d�barrass�e de tout vestige d'id�e futile... Georges frissonnait en se rappelant les expressions de Philox Lorris. Brr...! Rien que cette menace suffisait pour le d�cider � brusquer la situation.

Le soir, lorsque M. Lacombe rentra pour le d�ner, Georges Lorris, arriv� par le tube pneumatique d'Interlaken, d�barqua d'a�rocab � Lauterbrunnen-Station presque en m�me temps que lui. Mme Lacombe avait � peine eu le temps de pr�venir son mari.

Mlle LA DOCTORESSE BARDOZ.

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�Mon ami, la journ�e est solennelle! avait-elle dit � son mari, en prenant sa figure des grands jours; tu ne sais pas ce qui arrive � Estelle? Pr�pare-toi � entendre quelque chose de grave... Ne cherche pas � deviner... Pr�pare-toi seulement...

—Je m'en doute, r�pondit M. Lacombe. J'ai demand� la communication pour savoir le r�sultat de son examen, et vous ne m'avez pas r�pondu... Elle est refus�e, parbleu, encore refus�e!

—Il s'agit bien de ces v�tilles! fit Mme Lacombe avec un superbe haussement d'�paules. Dieu merci, elle ne sera pas ing�nieure; non, elle ne le sera pas! Voil�: on nous demande notre fille en mariage; moi, j'ai dit oui, et, quand j'ai dit oui, j'esp�re que M. Lacombe ne dira pas non!

—Mais qui?

LA SERVANTE GRETTLY.

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—Mon gendre, dit Mme Lacombe avec emphase, s'appelle M. Georges Lorris, fils unique de l'illustre Philox Lorris!�

M. Lacombe, � ce nom, se laissa tomber sur une chaise. C'�tait le coup de th��tre que m�ditait Mme Lacombe. Contente de l'effet produit, elle s'assit en face de son mari.

GRAND CHOIX D'AIEUX. QUELLE INFLUENCE ATAVIQUE VA DOMINER?

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�Oui, M. Georges Lorris adore notre fille, je m'en doutais, vois-tu, et Estelle l'aime aussi.

—Tu r�ves! Le fils de Philox Lorris! Songe � la distance qui existe entre nous et le grand Philox Lorris!... entre notre situation modeste, et...

—Modeste, j'en conviens, mais � qui la faute, monsieur?

GEORGES REMONTA EN A�ROCAB VERS ONZE HEURES.

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�Et puis assez de Philox, le grand Philox, l'illustre Philox, l'immense et vertigineux Philox, ce n'est pas lui qu'Estelle �pouse!... C'est un jeune homme moins immense, mais plus aimable.

—Mais la dot? lui as-tu dit qu'Estelle...

—Une dot! Nous nous occupons bien de ces mis�res... Quel bourgeois tu fais!�

L'arriv�e de Georges Lorris interrompit l'entretien. Il n'�tait jamais venu � Lauterbrunnen-Station. Jusqu'� pr�sent, le jeune homme avait communiqu� avec le chalet Lacombe uniquement par T�l�. Il �tait un peu �mu, il allait se trouver r�ellement en pr�sence d'Estelle. Qu'allait-elle dire? Il lui venait des craintes; si, par malheur, elle n'avait pas le cœur libre, si elle allait le repousser!

Il fut bient�t rassur�. L'accueil de Mme Lacombe lui montra que tout allait bien, et lorsque enfin Estelle parut toute confuse et p�le d'�motion, une douce pression de main fut la r�ponse � la question muette que posaient les yeux inquiets du jeune homme.

Il passa une soir�e charmante au chalet Lacombe, et, quand il remonta en a�rocab, vers onze heures, pour regagner le tube d'Interlaken, les larges rayons de lumi�re �lectrique du phare �clairant fantastiquement les montagnes, per�ant l'obscurit� des vall�es et faisant �tinceler comme des escarboucles les �normes pics, et luire les glaciers ainsi que des coul�es de diamants, lui semblaient, comme des promesses d'avenir lumineux, �clairer devant lui une longue existence de bonheur.

Bien entendu, Philox Lorris bondit de col�re et d'�tonnement, lorsque, le lendemain matin, son fils lui fit part de sa d�termination en sollicitant son consentement. Philox eut un violent acc�s d'�loquence rageuse. Eh quoi! son fils n'attendait pas qu'il lui e�t d�couvert la doctoresse en toutes sciences, la femme scientifique, la fianc�e s�rieuse et m�re qu'il lui avait promise! Eh quoi! il allait d�ranger tous ses plans, ruiner toutes ses esp�rances avec ce sot mariage...

�La s�lection! la s�lection! Tu m�connais la grande loi de la s�lection... Ce n'est pourtant pas d'aujourd'hui que la science a donn� raison aux vieilles id�es d'autrefois et reconnu que la s�lection �tait la base de toutes les aristocraties... En notre temps de d�mocratie � outrance, on a tout de m�me �t� forc� d'en rabattre et de s'incliner devant la force de la v�rit�... Mon gar�on, les anciennes aristocraties avaient raison de se montrer hostiles � la m�salliance!

�Il a bien fallu le reconna�tre, oui, de toute �vidence, les races de rudes soldats et de fiers chevaliers des �ges r�volus, en s'entre-croisant et s'alliant toujours entre elles, fortifiaient les hautes qualit�s de vaillance qui les distinguaient et l�gitimaient leur belle fiert�, et aussi ces pr�tentions qu'on leur reproche � la domination sur des sangs moins purs.

�Oui, la d�cadence a commenc�, pour ces vieilles races, le jour o� le sang des fiers barons s'est m�lang� avec le sang des enrichis, et ce sont les m�salliances r�it�r�es qui ont tu� la noblesse! D�monstration scientifique tr�s facile: Prenons un descendant de Roland le paladin, fils de trente g�n�rations de superbes chevaliers... Que ce fils des preux �pouse une fille de traitant, et voil� soudain cette cr�me du sang des preux annihil�e dans le fruit de cette union, noy�e par un afflux de sang tr�s diff�rent!... Voil� que, par l'atavisme, l'�me d'anc�tres maternels, petits boutiquiers ou gens de finance, braves revendeurs d'�piceries ou malt�tiers concussionnaires, va rena�tre dans le corps de ce descendant du paladin Roland!... Que recouvrira maintenant le pennon du paladin?... Allez-y voir! quelque chose de bon peut-�tre, quelque chose de douteux ou de m�diocre! Pauvre Roland, quelle grimace il fera l�-haut!... Vois-tu, on ne saurait trop se pr�occuper de ces questions... Il faut toujours songer � ses descendants et ne pas les exposer � loger dans leurs corps des �mes dont on ne voudrait pas pour soi... Nous sommes aujourd'hui, nous autres, une aristocratie, l'aristocratie de la science! Songeons aussi � fonder, par une s�lection bien �tudi�e, une race vraiment sup�rieure! Je ne veux pas, dans ma famille, de renaissances ancestrales d�sagr�ables. Je ne veux pas m'exposer � voir rena�tre, dans un petit-fils � moi, Philox Lorris, l'�me d'un grand-papa du c�t� maternel, qui aura �t� un brave homme peut-�tre, mais un simple brave homme! Les recherches sur l'atavisme l'ont �tabli, et la photographie, depuis un si�cle, nous a fourni des documents tout � fait probants quant aux ressemblances physiques: l'enfant qui na�t reproduit toujours un type familial plus ou moins lointain—absolument et trait pour trait souvent—souvent aussi m�lang� de traits divers pris � plusieurs autres types dans l'une ou dans l'autre famille!... Eh bien! il en est de m�me pour les qualit�s intellectuelles: on les tient aussi d'un anc�tre ou de plusieurs... Il y a comme un capital spirituel dans une race, r�servoir pour la descendance; la nature puise au hasard dans ce capital pour remplir ce petit cr�ne qui na�t... Elle en met plus ou moins, tant mieux si elle a fait bonne mesure, tant pis si elle a �t� chiche; c'est au hasard de la fourchette, tant pis si nous n'avons que des rogatons! dans tous les cas, elle ne peut puiser que dans ce capital amass� par les anc�tres et augment� peu � peu par les g�n�rations!...

�C'est donc � nous de bien choisir nos alliances, pour apporter � notre race un suppl�ment de qualit�s, pour mettre nos descendants � m�me de puiser dans un capital intellectuel plus consid�rable... �coute, tu connais les Bardoz; ce nom repr�sente, du c�t� du p�re, trois g�n�rations de math�maticiens des plus distingu�s; du c�t� de la m�re, un astronome et un grand chirurgien, plus un grand-oncle qui avait du g�nie, puisque c'est lui qui a invent� les tubes �lectriques pneumatiques rempla�ant les chemins de fer de nos anc�tres... Une belle famille, n'est-ce pas? Eh bien! il y a une demoiselle Bardoz, trente-neuf ans, doctoresse en m�decine, doctoresse en droit, archi-doctoresse �s sciences sociales, math�maticienne de premier ordre, une des lumi�res de l'�conomie politique et en m�me temps brillante sommit� m�dicale! Je te la destinais. Je voyais en elle la compensation indispensable � ta l�g�ret�...�

RECHERCHES SUR L'ATAVISME.—LUTTE D'INFLUENCES ANCESTRALES.

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Georges Lorris eut un geste d'effroi et tenta d'interrompre la conf�rence de son p�re. Il entreprit un portrait d'Estelle Lacombe.

�Mlle Bardoz ne te pla�t pas, continua Philox Lorris, sans faire attention � l'interruption; soit, j'en ai une autre: Mlle Coupard, de la Sarthe, trente-sept ans seulement, femme politique des plus remarquables, future ministresse, fille de Jules Coupard, de la Sarthe, l'homme d'�tat de la R�volution de 1935, dictateur �lu pendant trois quinquennats cons�cutifs, petite-fille de l'illustre orateur, L�on Coupard, de la Sarthe, qui fit partie de dix-huit minist�res... Union de la haute science et de la haute politique, ainsi les plus belles ambitions sont permises � nos descendants... Arriver � prendre en mains la direction des peuples, � influer sur les destin�es de l'humanit� par la science ou la politique, voil� ce que nous pouvons r�ver!...

—Voil� celle que j'�pouserai, et pas d'autre, ni la s�natrice Coupard, de la Sarthe, ni la doctoresse Bardoz, d�clara Georges, en mettant une photographie d'Estelle entre les mains de son p�re: c'est Mlle Estelle Lacombe, de Lauterbrunnen-Station... Elle n'est pas doctoresse ni femme politique, mais...

LA S�NATRICE COUPARD, DE LA SARTHE.

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—Attends donc, je connais ce nom, dit Philox Lorris; il est venu l'autre jour une dame Lacombe, qui m'a dit un tas de choses que je n'ai pas bien comprises, qui m'a trait� d'ours, parlant � mon phonographe, et qui, finalement, m'a fait hommage d'une paire de pantoufles brod�es par elle... Attends, mon appareil l'a photographi�e comme tous les visiteurs, pendant qu'elle exposait l'objet de sa visite... Tiens, la voici; connais-tu cette dame?

—C'est la m�re d'Estelle, fit Georges Lorris en examinant la petite carte.

—Tr�s bien, je m'explique tout; elle a m�me ajout� que tu �tais un aimable jeune homme... Je comprends sa pr�f�rence! Eh bien! je ne donne pas mon consentement. Tu �pouseras Mlle Bardoz!

—J'�pouserai Mlle Estelle Lacombe!

—Voyons, �pouse au moins Mlle Coupard, de la Sarthe!

—J'�pouserai Mlle Estelle Lacombe.

—Va-t'en au diable!!!�

�C'EST LA M�RE D'ESTELLE,�
FIT GEORGES.

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