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Reading books fiction Have you ever thought about what fiction is? Probably, such a question may seem surprising: and so everything is clear. Every person throughout his life has to repeatedly create the works he needs for specific purposes - statements, autobiographies, dictations - using not gypsum or clay, not musical notes, not paints, but just a word. At the same time, almost every person will be very surprised if he is told that he thereby created a work of fiction, which is very different from visual art, music and sculpture making. However, everyone understands that a student's essay or dictation is fundamentally different from novels, short stories, news that are created by professional writers. In the works of professionals there is the most important difference - excogitation. But, oddly enough, in a school literature course, you don’t realize the full power of fiction. So using our website in your free time discover fiction for yourself.



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Read books online » Fiction » Le Vingtième Siècle: La Vie Électrique by Albert Robida (debian ebook reader TXT) 📖

Book online «Le Vingtième Siècle: La Vie Électrique by Albert Robida (debian ebook reader TXT) 📖». Author Albert Robida



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ne tra�na pas, M. Philox Lorris �tant press� de retourner � son laboratoire. Il ne monta m�me pas � l'embarcad�re pour assister au d�part des fianc�s et se contenta de remettre � son fils un clich� phonographique.

�Tiens, voici mes souhaits de bon voyage, mes effusions paternelles et mes derni�res recommandations; je les ai pr�par�es en me d�barbouillant ce matin; au revoir!�

Les fianc�s ne partaient pas seuls. Les compagnons exig�s par les convenances �taient le secr�taire g�n�ral particulier de Philox Lorris, M. Sulfatin, et un grand industriel, M. Adrien La H�ronni�re, autrefois associ� aux grandes entreprises de Philox, actuellement retir� des affaires pour cause de sant�.

UNE LIBRAIRIE PHONOGRAPHIQUE.

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Pendant que les voyageurs s'installent dans l'a�ronef, il convient de pr�senter ces deux personnages. Le secr�taire Sulfatin est un grand, fort et solide gaillard, marquant environ trente-cinq ou trente-six ans, large d'�paules, b�ti carr�ment, un peu rugueux de mani�res et de physionomie in�l�gante, mais extr�mement intelligente, avec des yeux extraordinaires, vifs, per�ants, d'un �clat de lumi�re �lectrique. Ce nom de Sulfatin peut sembler bizarre, mais on ne lui en conna�t pas d'autre.

H�liog. & Imp. Lemercier, Paris.

Le Voyage de Fian�ailles

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Il y a une myst�rieuse l�gende sur le secr�taire g�n�ral de Philox Lorris. D'apr�s ces on dit, accept�s pour v�rit�s dans le monde savant, Sulfatin n'a ni p�re ni m�re, sans �tre orphelin pour cela, car il n'en a jamais eu, jamais!... Sulfatin n'est pas n� dans les conditions normales—actuelles du moins—de l'humanit�; Sulfatin, en un mot, est une cr�ation; un laboratoire de chimie a entendu ses premiers vagissements, un bocal a �t� son berceau! Il est n�, il y a une quarantaine d'ann�es, des combinaisons chimiques d'un docteur fantastique, au cerveau enflamm� par des id�es �tranges, parfois g�niales, mort fou, apr�s avoir �puis� sa fortune et son cerveau en recherches sur les grands probl�mes de la nature. De toutes les d�couvertes de l'immense g�nie sombr� si malheureusement dans l'ali�nation mentale avant d'avoir pu conduire � bonne fin ses recherches et ses miraculeuses exp�riences, il ne reste que la r�surrection d'une ammonite comestible disparue depuis l'�poque tertiaire, et cultiv�e maintenant sur nos c�tes par grands bancs, qui font une s�rieuse concurrence aux �tablissements ostr�icoles de Cancale et d'Arcachon; un essai d'ichtyosaure, qui n'a v�cu que six semaines, et dont le squelette est conserv� au Mus�um, et enfin Sulfatin, �chantillon produit artificiellement de l'homme naturel, primordial, exempt des d�formations intellectuelles amen�es au cours d'une longue suite de g�n�rations.

L'HOTEL DE PHILOX LORRIS.

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Le docteur ayant emport� son secret dans la tombe, personne ne sait au juste ce qu'il y a de vrai dans la myst�rieuse origine attribu�e � Sulfatin. En tout cas, les observateurs qui l'ont suivi depuis son enfance n'ont jamais pu d�couvrir en lui aucune trace de ces penchants, de ces id�es pr�con�ues, de ces pr�f�rences d'instinct que nous apportons en venant au monde, que nous tenons d'anc�tres lointains et qui germent dans notre cerveau et se d�veloppent d'eux-m�mes. L'esprit de Sulfatin, cerveau neuf, terrain absolument vierge, se d�veloppait r�guli�rement et logiquement, suivant ses observations personnelles. Extr�mement intelligent, manifestant une v�ritable fringale, pour ainsi dire, d'�tude et de science, Sulfatin, ayant toujours v�cu dans un milieu scientifique, devint peu � peu un ing�nieur m�dical de premier ordre. Et, si l'esprit progressait sans cesse, le corps aussi se d�veloppait admirablement, d�fiant toute attaque des microbes innombrables et de toute nature parmi lesquels nous sommes condamn�s � �voluer. Cet organisme tout neuf, sans aucune tare ni d�fectuosit� physiologique atavique, ne donnait � peu pr�s aucune prise aux maladies qui nous guettent tous et trouvent, h�las! trop souvent le terrain pr�par�.

L'autre compagnon de voyage, M. Adrien La H�ronni�re, n'est pas taill� sur le mod�le de Sulfatin, le pauvre h�re! Regardez cet homme ch�tif et maigre, long plut�t que grand, aux yeux caves abrit�s sous un lorgnon, aux joues creuses sous un front immense, au cr�ne rond et lisse semblable � un œuf d'autruche pos� dans une esp�ce de coton rare et filandreux, tout ce qui reste de la chevelure, reli� par quelques m�ches � une barbe rare et blanche. Cette t�te bizarre tremble et oscille constamment dans le faux-col qui soutient le menton, elle se relie � un corps lamentable et macabre, ayant l'apparence d'un squelette habill� dont on s'�tonne de ne pas entendre claquer et cliqueter les os au moindre souffle.

Pauvre d�bris humain, h�las! triste invalide civil, carcasse rid�e, broy�e, tritur�e, concass�e et d�cortiqu�e pour ainsi dire, par tous les f�roces engrenages, les courroies infernales, les rouages � l'allure fr�n�tique de cette terrible machinerie de la vie moderne.

Vous donnerez par politesse � ce pauvre monsieur un peu moins de soixante-dix ans, pensant le rajeunir, et, en r�alit�, ce v�n�rable a�eul n'en a que quarante-cinq!

M. Adrien La H�ronni�re.

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Oui, Adrien La H�ronni�re est l'image parfaite, c'est-�-dire pouss�e jusqu'� une exag�ration id�ale, de l'homme de notre �poque an�mi�e, �nerv�e; c'est l'homme d'� pr�sent, c'est le triste et fragile animal humain, que l'outrance vraiment �lectrique de notre existence haletante et enfi�vr�e use si vite, lorsqu'il n'a pas la possibilit� ou la volont� de donner, de temps en temps, un repos � son esprit tordu par une tension excessive et continuelle, et d'aller retremper son corps et son �me chaque ann�e dans un bain de nature r�parateur, dans un repos complet, loin de Paris, ce tortionnaire impitoyable des cervelles, loin des centres d'affaires, loin de ses usines, de ses bureaux, de ses magasins, loin de la politique et surtout loin de ces tyranniques agents sociaux, qui nous font la vie si �nervante et si dure, de tous les T�l�s, de tous les phonos, de tous ces engins sans piti�, pistons et moteurs de l'absorbante vie �lectrique au milieu de laquelle nous vivons, courons, volons et haletons, emport�s dans un formidable et fulgurant tourbillon!

La profonde et lamentable d�ch�ance physique des races trop affin�es appara�t nettement chez cet infortun� bip�de, qui n'a presque plus l'apparence humaine. Des �chantillons semblables du Roi de la cr�ation se rencontrent aujourd'hui par milliers dans nos grandes villes, dans les centres d'affaires o� la vie moderne, avec ses terribles exigences, ravage les organismes �nerv�s d�s la naissance et surexcit�s intellectuellement ensuite par la culture � outrance du cerveau, par la s�rie ininterrompue d'examens torturants, qui se poursuit, du commencement � la fin, de l'entr�e � la sortie, dans presque toutes les carri�res, pour l'obtention des innombrables brevets et dipl�mes indispensables.

Les tentatives de r�novation par la gymnastique, par les exercices physiques, logiquement ordonn�s et conduits, entreprises au si�cle dernier, n'ont pas r�ussi. Apr�s quelques succ�s relatifs et une certaine vogue au commencement, gymnastique et entra�nement raisonn� ont �t� abandonn�s, le temps accapar� par les �tudes ou d�vor� par le travail manquant d'abord et les forces ensuite.

Les g�n�rations, de plus en plus d�bilit�es par le travail c�r�bral excessif, par le surmenage intellectuel impos� par les circonstances, surmenage auquel personne ne pouvait se soustraire, ont bient�t cess� la lutte; elles ont renonc� � ce contrepoids si n�cessaire des exercices corporels, et se sont laiss� abattre peu � peu par l'an�mie et coucher l'une apr�s l'autre sur le champ de bataille, �puis�es avant l'�ge.

On r�ve affaires.

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Les m�decins, effray�s par cette d�g�n�rescence impossible � enrayer, ont, il est vrai, lorsqu'il a fallu renoncer � la lutte par les exercices physiques, essay� d'un autre moyen et tent� quelques essais de reconstitution des races trop affin�es par des croisements intelligents, unissant quelques fils de c�r�braux us�s � de solides campagnardes d�couvertes � grand'peine au fond de quelque village �cart�, ou quelques p�les et fr�les descendantes d'ultra-civilis�s � de grossiers portefaix n�gres sachant � peine lire et �crire, cueillis dans les ports du Congo ou des lacs africains.

Mais, pour que ces tentatives de reconstitution eussent quelque action sur l'avenir de la race, il faudrait l'ing�rence de l'�tat et une r�glementation obligatoire des mariages. Une reconstitution impos�e par d�cret, entreprise en grand et poursuivie avec m�thode pendant plusieurs g�n�rations donnerait certainement de bons r�sultats; par malheur, les circonstances politiques n'ont point, malgr� l'urgence, permis jusqu'ici au gouvernement d'entrer courageusement dans cette voie et d'assumer ces nouvelles responsabilit�s.

Nous ne sommes pas m�rs pour cette id�e, nous admettons qu'un gouvernement dispose � son gr� de l'existence des citoyens et s�me par le monde les cadavres des gouvern�s, nous ne concevons pas encore un gouvernement v�ritablement p�re de famille, se pr�occupant, au contraire, des hommes � na�tre et songeant � leur assurer par de sages mesures, autant que possible, un organisme sain et robuste.

Voil� dans ce fun�bre �pouvantail � moineaux, dans le flageolant Adrien La H�ronni�re, le descendant des gaillards robustes que nous d�peignent les vieux historiens, le fils des Gaulois endurcis � toutes les luttes et bravant, � demi nus, toutes les intemp�ries, le fils des Francs gigantesques, des rudes Normands, des soudards vigoureux du Moyen �ge qui �voluaient sous des carapaces de fer et maniaient des armes d'un poids formidable! Le petit-fils, h�las! ressemble moins � ces anc�tres � la chair dure et au sang chaud, qu'� un grotesque macaque tremblant de s�nilit�!

LE SURMEN� DANS LA COUVEUSE.

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Pauvre La H�ronni�re! Soumis depuis ses plus tendres ann�es � la plus intensive culture, il eut, au jour de son dix-septi�me printemps, un dipl�me de docteur en toutes sciences et son grade d'ing�nieur. O joie! il sortait avec un des premiers num�ros d'International scientific Industrie Institut, et, muni des meilleures armes intellectuelles, se jetait dans la m�l�e avec la volont� d'arriver le plus vite possible � la fortune.

Aujourd'hui que le co�t de la vie est mont� si fabuleusement, quand le petit rentier qui poss�de un million peut � peine vivoter de son revenu dans un coin retir� de campagne, songez � ce que le mot �fortune� peut repr�senter de millions!

Hypnotis� par l'�clat de ce mot magique, notre La H�ronni�re se jeta dans l'engrenage; corps, �me et pens�e, tout en lui fut aux affaires. Attach� au laboratoire de Philox Lorris, il devint bient�t, de collaborateur de ses hautes recherches, associ� � quelques-unes de ses grandes entreprises.

Pendant des ann�es, il ne connut pas le repos. A notre �poque, si le corps a le repos des nuits—apr�s les longues veill�es, bien entendu,—l'esprit enfi�vr� ne peut s'arr�ter et, machine trop bien lanc�e, il continue le travail pendant le sommeil. On r�ve affaires, on dort un sommeil cahot� dans le perp�tuel cauchemar du travail, des entreprises en cours, des besognes projet�es...

�Plus tard! Je n'ai pas le temps!... Plus tard!... Quand j'aurai fait fortune!� se disait La H�ronni�re lorsque des aspirations au calme lui venaient par hasard.

A plus tard les distractions! � plus tard le mariage! La H�ronni�re se plongeait davantage dans l'�tude et le travail pour arriver plus vite � son but.

Mais lorsqu'il toucha enfin ce but: la fortune, la brillante fortune, qui devait lui permettre toutes les joies si longtemps repouss�es, l'opulent Adrien La H�ronni�re �tait un quadrag�naire s�nile, sans dents, sans app�tit, sans cheveux, sans estomac, �chin� jusqu'� la doublure, us� jusqu'� la corde, capable tout au plus, avec bien des pr�cautions, de v�g�ter encore quelques ann�es au fond d'un fauteuil, dans un avachissement complet du corps, aux derni�res lueurs d'un esprit vacillant qu'un souffle peut �teindre. Ce fut en vain que les sommit�s de la Facult�, appel�es � la rescousse, essay�rent, par les plus vigoureux toniques, de redonner un peu de vigueur � ce vieillard pr�matur�, de galvaniser cet infortun� millionnaire; tous les syst�mes essay�s ne produisirent gu�re que des mieux passagers et ne r�ussirent qu'� enrayer un tout petit peu l'affaiblissement.

C'est alors que Sulfatin, ing�nieur m�dical des plus �minents, esprit audacieux cherchant l'au del� de toutes les id�es et de tous les syst�mes connus, entreprit de reprendre en sous-œuvre l'organisme pr�t � s'�crouler et de reb�tir l'homme compl�tement � neuf.

LA GOUVERNANTE LE PROMENAIT DANS UN PETITE VOITURE.

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Par trait� d�battu et sign�, moyennant une s�rie de primes fortement ascendantes augmentant par chaque ann�e gagn�e, il s'engagea � faire vivre son malade et � lui rendre pour le moins les apparences de la sant� moyenne au bout de la troisi�me ann�e. Le malade se remettait enti�rement entre ses mains et s'engageait, sous peine d'un �norme d�dit, � suivre compl�tement et int�gralement le traitement institu�. La H�ronni�re, apr�s avoir v�cu quelque temps dans une couveuse invent�e par le docteur-ing�nieur Sulfatin, assez semblable � celle dans laquelle on �l�ve, pendant les premiers mois, les enfants trop pr�coces, commen�a lentement � rena�tre; Sulfatin lui avait donn� d'abord pour gouvernante une ancienne infirmi�re en chef d'h�pital qui le traitait comme un enfant, l'alimentait au biberon, le promenait dans une petite voiture sous les arbres du parc Philox-Lorris et rentrait le coucher lorsque le bercement du v�hicule l'avait endormi.

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