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Read books online » Fiction » Vingt Mille Lieues Sous Les Mers — Part 2 by Jules Verne (love letters to the dead txt) 📖

Book online «Vingt Mille Lieues Sous Les Mers — Part 2 by Jules Verne (love letters to the dead txt) 📖». Author Jules Verne



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disparu ! La MĂ©diterranĂ©e n'est qu'un lac, comparĂ©e aux vastes plaines liquides du Pacifique, mais c'est un lac capricieux, aux flots changeants, aujourd'hui propice et caressant pour la frĂŞle tartane qui semble flotter entre le double outre-mer des eaux et du ciel, demain, rageur tourmentĂ©, dĂ©montĂ© par les vents, brisant les plus forts navires de ses lames courtes qui les frappent Ă  coups prĂ©cipitĂ©s.

Ainsi, dans cette promenade rapide à travers les couches profondes, que d'épaves j'aperçus gisant sur le sol, les unes déjà empâtées par les coraux, les autres revêtues seulement d'une couche de rouille, des ancres, des canons, des boulets, des garnitures de fer, des branches d'hélice, des morceaux de machines, des cylindres brisés, des chaudières défoncées, puis des coques flottant entre deux eaux, celles-ci droites, celles-là renversées.

De ces navires naufragĂ©s, les uns avaient pĂ©ri par collision, les autres pour avoir heurtĂ© quelque Ă©cueil de granit. J'en vis qui avaient coulĂ© Ă  pic, la mâture droite, le grĂ©ement raidi par l'eau. Ils avaient l'air d'ĂŞtre Ă  l'ancre dans une immense rade foraine et d'attendre le moment du dĂ©part. Lorsque le Nautilus passait entre eux et les enveloppait de ses nappes Ă©lectriques, il semblait que ces navires allaient le saluer de leur pavillon et lui envoyer leur numĂ©ro d'ordre ! Mais non, rien que le silence et la mort sur ce champ des catastrophes !

J'observai que les fonds mĂ©diterranĂ©ens Ă©taient plus encombrĂ©s de ces sinistres Ă©paves Ă  mesure que le Nautilus se rapprochait du dĂ©troit de Gibraltar. Les cĂ´tes d'Afrique et d'Europe se resserrent alors, et dans cet Ă©troit espace, les rencontres sont frĂ©quentes. Je vis lĂ  de nombreuses carènes de fer, des ruines fantastiques de steamers, les uns couchĂ©s, les autres debout, semblables Ă  des animaux formidables. Un de ces bateaux aux flancs ouverts, sa cheminĂ©e courbĂ©e, ses roues dont il ne restait plus que la monture, son gouvernail sĂ©parĂ© de l'Ă©tambot et retenu encore par une chaĂ®ne de fer, son tableau d'arrière rongĂ© par les sels marins, se prĂ©sentait sous un aspect terrible ! Combien d'existences brisĂ©es dans son naufrage ! Combien de victimes entraĂ®nĂ©es sous les flots ! Quelque matelot du bord avait-il survĂ©cu pour raconter ce terrible dĂ©sastre, ou les flots gardaient-ils encore le secret de ce sinistre ? Je ne sais pourquoi, il me vint Ă  la pensĂ©e que ce bateau enfoui sous la mer pouvait ĂŞtre l'Atlas, disparu corps et biens depuis une vingtaine d'annĂ©es, et dont on n'a jamais entendu parler ! Ah ! quelle sinistre histoire serait Ă  faire que celle de ces fonds mĂ©diterranĂ©ens, de ce vaste ossuaire, oĂą tant de richesses se sont perdues, oĂą tant de victimes ont trouvĂ© la mort !

Cependant, le Nautilus, indifférent et rapide, courait à toute hélice au milieu de ces ruines. Le 18 février, vers trois heures du matin, il se présentait à l'entrée du détroit de Gibraltar.

LĂ  existent deux courants : un courant supĂ©rieur, depuis longtemps reconnu, qui amène les eaux de l'OcĂ©an dans le bassin de la MĂ©diterranĂ©e ; puis un contre-courant infĂ©rieur, dont le raisonnement a dĂ©montrĂ© aujourd'hui l'existence. En effet, la somme des eaux de la MĂ©diterranĂ©e, incessamment accrue par les flots de l'Atlantique et par les fleuves qui s'y jettent, devrait Ă©lever chaque annĂ©e le niveau de cette mer, car son Ă©vaporation est insuffisante pour rĂ©tablir l'Ă©quilibre. Or, il n'en est pas ainsi, et on a dĂ» naturellement admettre l'existence d'un courant infĂ©rieur qui par le dĂ©troit de Gibraltar verse dans le bassin de l'Atlantique le trop-plein de la MĂ©diterranĂ©e.

Fait exact, en effet. C'est de ce contre-courant que profita le Nautilus. Il s'avança rapidement par l'étroite passe. Un instant je pus entrevoir les admirables ruines du temple d'Hercule enfoui, au dire de Pline et d'Avienus, avec l'île basse qui le supportait, et quelques minutes plus tard nous flottions sur les flots de l'Atlantique.

VIII LA BAIE DE VIGO

L'Atlantique ! Vaste Ă©tendue d'eau dont la superficie couvre vingt-cinq millions de milles carrĂ©s, longue de neuf mille milles sur une largeur moyenne de deux mille sept cents. Importante mer presque ignorĂ©e des anciens, sauf peut-ĂŞtre des Carthaginois, ces Hollandais de l'antiquitĂ©, qui dans leurs pĂ©rĂ©grinations commerciales suivaient les cĂ´tes ouest de l'Europe et de l'Afrique ! OcĂ©an dont les rivages aux sinuositĂ©s parallèles embrassent un pĂ©rimètre immense, arrosĂ© par les plus grands fleuves du monde, le Saint-Laurent, le Mississipi, l'Amazone, la Plata, l'OrĂ©noque, le Niger, le SĂ©nĂ©gal, l'Elbe, la Loire, le Rhin, qui lui apportent les eaux des pays les plus civilisĂ©s et des contrĂ©es les plus sauvages ! Magnifique plaine, incessamment sillonnĂ©e par les navires de toutes les nations, abritĂ©e sous tous les pavillons du monde, et que terminent ces deux pointes terribles, redoutĂ©es des navigateurs, le cap Horn et le cap des TempĂŞtes !

Le Nautilus en brisait les eaux sous le tranchant de son Ă©peron, après avoir accompli près de dix mille lieues en trois mois et demi, parcours supĂ©rieur Ă  l'un des grands cercles de la terre. OĂą allions-nous maintenant, et que nous rĂ©servait l'avenir ?

Le Nautilus, sorti du détroit de Gibraltar, avait pris le large. Il revint à la surface des flots, et nos promenades quotidiennes sur la plate-forme nous furent ainsi rendues.

J'y montai aussitôt accompagné de Ned Land et de Conseil. A une distance de douze milles apparaissait vaguement le cap Saint-Vincent qui forme la pointe sud-ouest de la péninsule hispanique. Il ventait un assez fort coup de vent du sud. La mer était grosse, houleuse. Elle imprimait de violentes secousses de roulis au Nautilus. Il était presque impossible de se maintenir sur la plate-forme que d'énormes paquets de mer battaient à chaque instant. Nous redescendîmes donc après avoir humé quelques bouffées d'air.

Je regagnai ma chambre. Conseil revint à sa cabine mais le Canadien, l'air assez préoccupé, me suivit. Notre rapide passage à travers la Méditerranée ne lui avait pas permis de mettre ses projets à exécution, et il dissimulait peu son désappointement.

Lorsque la porte de ma chambre fut fermée, il s'assit et me regarda silencieusement.

« Ami Ned, lui dis-je, je vous comprends, mais vous n'avez rien Ă  vous reprocher. Dans les conditions ou naviguait le Nautilus, songer Ă  le quitter eĂ»t Ă©tĂ© de la folie ! Â»

Ned Land ne répondit rien. Ses lèvres serrées, ses sourcils froncés, indiquaient chez lui la violente obsession d'une idée fixe.

« Voyons, repris-je, rien n'est dĂ©sespĂ©rĂ© encore. Nous remontons la cĂ´te du Portugal. Non loin sont la France, l'Angleterre, oĂą nous trouverions facilement un refuge. Ah ! si le Nautilus, sorti du dĂ©troit de Gibraltar, avait mis le cap au sud, s'il nous eĂ»t entraĂ®nĂ©s vers ces rĂ©gions Ă  les continents manquent, je partagerais vos inquiĂ©tudes. Mais, nous le savons maintenant, le capitaine Nemo ne fuit pas les mers civilisĂ©es, et dans quelques jours, je crois que vous pourrez agir avec quelque sĂ©curitĂ©. Â»

Ned Land me regarda plus fixement encore, et desserrant enfin les lèvres :

« C'est pour ce soir Â», dit-il.

Je me redressai subitement. J'étais, je l'avoue, peu préparé à cette communication. J'aurais voulu répondre au Canadien, mais les mots ne me vinrent pas.

« Nous Ă©tions convenus d'attendre une circonstance reprit Ned Land. La circonstance, je la tiens. Ce soir, nous ne serons qu'Ă  quelques milles de la cĂ´te espagnole. La nuit est sombre. Le vent souffle du large. J'ai votre parole, monsieur Aronnax, et je compte sur vous. Â»

Comme je me taisais toujours, le Canadien se leva, et se rapprochant de moi :

« Ce soir, Ă  neuf heures, dit-il. J'ai prĂ©venu Conseil. A ce moment-lĂ , le capitaine Nemo sera enfermĂ© dans sa chambre et probablement couchĂ©. Ni les mĂ©caniciens, ni les hommes de l'Ă©quipage ne peuvent nous voir. Conseil et moi, nous gagnerons l'escalier central. Vous, monsieur Aronnax, vous resterez dans la bibliothèque Ă  deux pas de nous, attendant mon signal. Les avirons, le mât et la voile sont dans le canot. Je suis mĂŞme parvenu Ă  y porter quelques provisions. Je me suis procurĂ© une clef anglaise pour dĂ©visser les Ă©crous qui attachent le canot Ă  la coque du Nautilus. Ainsi tout est prĂŞt. A ce soir.

— La mer est mauvaise, dis-je.

— J'en conviens, rĂ©pond le Canadien, mais il faut risquer cela. La libertĂ© vaut qu'on la paye. D'ailleurs, l'embarcation est solide, et quelques milles avec un vent qui porte ne sont pas une affaire. Qui sait si demain nous ne serons pas Ă  cent lieues au large ? Que les circonstances nous favorisent, et entre dix et onze heures, nous serons dĂ©barquĂ©s sur quelque point de la terre ferme ou morts. Donc, Ă  la grâce de Dieu et Ă  ce soir ! Â»

Sur ce mot, le Canadien se retira, me laissant presque abasourdi. J'avais imaginĂ© que, le cas Ă©chĂ©ant, j'aurais eu le temps de rĂ©flĂ©chir, de discuter. Mon opiniâtre compagnon ne me le permettait pas. Que lui aurais-je dit, après tout ? Ned Land avait cent fois raison. C'Ă©tait presque une circonstance, il en profitait. Pouvais-je revenir sur ma parole et assumer cette responsabilitĂ© de compromettre dans un intĂ©rĂŞt tout personnel l'avenir de mes compagnons ? Demain, le capitaine Nemo ne pouvait-il pas nous entraĂ®ner au large de toutes terres ?

En ce moment, un sifflement assez fort m'apprit que les réservoirs se remplissaient, et le Nautilus s'enfonça sous les flots de l'Atlantique.

Je demeurai dans ma chambre. Je voulais Ă©viter le capitaine pour cacher Ă  ses yeux l'Ă©motion qui me dominait. Triste JournĂ©e que je passai ainsi, entre le dĂ©sir de rentrer en possession de mon libre arbitre et le regret d'abandonner ce merveilleux Nautilus, laissant inachevĂ©es mes Ă©tudes sous-marines ! Quitter ainsi cet ocĂ©an, « mon Atlantique Â», comme je me plaisais Ă  le nommer, sans en avoir observĂ© les dernières couches, sans lui avoir dĂ©robĂ© ces secrets que m'avaient rĂ©vĂ©lĂ©s les mers des Indes et du Pacifique ! Mon roman me tombait des mains dès le premier volume, mon rĂŞve s'interrompait au plus beau moment ! Quelles heures mauvaises s'Ă©coulèrent ainsi, tantĂ´t me voyant en sĂ»retĂ©, Ă  terre, avec mes compagnons, tantĂ´t souhaitant, en dĂ©pit de ma raison, que quelque circonstance imprĂ©vue empĂŞchât la rĂ©alisation des projets de Ned Land.

Deux fois je vins au salon. Je voulais consulter le compas. Je voulais voir si la direction du Nautilus nous rapprochait, en effet, ou nous éloignait de la côte. Mais non. Le Nautilus se tenait toujours dans les eaux portugaises. Il pointait au nord en prolongeant les rivages de l'Océan.

Il fallait donc en prendre son parti et se préparer à fuir. Mon bagage n'était pas lourd. Mes notes, rien de plus.

Quant au capitaine Nemo, je me demandai ce qu'il penserait de notre Ă©vasion, quelles inquiĂ©tudes, quels torts peut-ĂŞtre elle lui causerait, et ce qu'il ferait dans le double cas oĂą elle serait ou rĂ©vĂ©lĂ©e ou manquĂ©e ! Sans doute je n'avais pas Ă  me plaindre de lui, au contraire. Jamais hospitalitĂ© ne fut plus franche que la sienne. En le quittant, je ne pouvais ĂŞtre taxĂ© d'ingratitude. Aucun serment ne nous liait Ă  lui. C'Ă©tait sur la force des choses seule qu'il comptait et non sur notre parole pour nous fixer Ă  jamais auprès de lui. Mais cette prĂ©tention hautement avouĂ©e de nous retenir Ă©ternellement prisonniers Ă  son bord justifiait toutes nos tentatives.

Je n'avais pas revu le capitaine depuis notre visite Ă  l'Ă®le de Santorin. Le hasard devait-il me mettre en sa prĂ©sence avant notre dĂ©part ? Je le dĂ©sirais et je le craignais tout Ă  la fois. J'Ă©coutai si je ne l'entendrais pas marcher dans sa chambre contiguĂ« Ă  la mienne. Aucun bruit ne parvint Ă  mon oreille. Cette chambre devait ĂŞtre dĂ©serte.

Alors j'en vins Ă  me demander si cet Ă©trange personnage Ă©tait Ă  bord. Depuis cette nuit pendant laquelle le canot avait quittĂ© le Nautilus pour un service mystĂ©rieux, mes idĂ©es s'Ă©taient, en ce qui le concerne, lĂ©gèrement modifiĂ©es. Je pensais, bien qu'il eĂ»t pu dire, que le capitaine Nemo devait avoir conservĂ© avec la terre quelques relations d'une certaine espèce. Ne quittait-il jamais le Nautilus ? Des semaines entières s'Ă©taient souvent Ă©coulĂ©es sans que je l'eusse rencontrĂ©. Que faisait-il pendant ce temps, et alors que je le croyais en proie Ă  des accès de misanthropie, n'accomplissait-il pas au loin quelque acte secret dont la nature m'Ă©chappait jusqu'ici ?

Toutes ces idées et mille autres m'assaillirent à la fois. Le champ des conjectures ne peut être qu'infini dans l'étrange situation où nous sommes. J'éprouvais un malaise insupportable. Cette journée d'attente

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